Né le 30 octobre 1959 à Mont-Saint-Aignan, en Seine-Maritime, Vincent Rouïl — plus connu du grand public sous le nom de Vincent Lagaf' — a été abandonné à l'âge de six mois. Adopté par un couple d'ingénieurs, il grandit sans connaître ses origines biologiques. Des années plus tard, devenu figure incontournable du paysage audiovisuel français avec des émissions cultes comme Le Bigdil, l'animateur ressent un besoin viscéral de comprendre d'où il vient.
C'est à Rouen, ville où tout a commencé, que l'histoire prend un tournant inattendu.
Une révélation intime sur le tournage du film "Le Baltringue", près de Rouen
C'est en 2010, sur le tournage du film Le Baltringue, tourné non loin de Rouen, que Vincent Lagaf' décide de lancer ses recherches. "J'avais envie de savoir", confie-t-il face à Michel Drucker dans Vivement dimanche sur France 3, le 2 mars 2025.
Il se pose alors une question lourde : "Je voulais savoir si j'étais issu d'un viol ou d'un adultère… Ma grande angoisse, c'était que mon père soit mon grand-père."
Pour l'humoriste, cette quête d'identité devient urgente : "Il fallait que je fasse ces recherches. J'avais besoin de comprendre pourquoi j'étais révolté, pourquoi je n'acceptais pas l'ordre, pourquoi j'étais écorché comme ça" (C à Vous, France 5, mars 2023).
Une enveloppe scellée depuis des années au palais de justice de Rouen
C'est au palais de justice de Rouen que Vincent Lagaf' fait une découverte décisive. Le procureur, à peine l'a-t-il vu entrer, lui dit avec gravité : "Je savais qu'un jour ou l'autre vous alliez venir."
Le magistrat, prêt à partir à la retraite, lui tend une enveloppe préparée depuis des années : "Elle était prête." A l'intérieur : l'identité de sa mère biologique, Lucienne, son adresse, et les clés pour comprendre son histoire.
Une première rencontre glaçante : "Monsieur, je veux que vous partiez !"
Accompagné de sa compagne Nathalie, Vincent se rend à l'adresse indiquée. Devant la maison, il aperçoit une femme. Il s'avance, demande timidement : "Vous êtes Lucienne ?" Elle répond oui. Mais dès qu'il tente de lui parler, la sentence tombe : "Non, Monsieur, je veux que vous partiez de chez moi !"
Dans l'émission Legend, Vincent Lagaf' raconte cet instant de sidération : "J'oublie que je suis Lagaf. Elle croit que je suis venu faire une embrouille, un piège télé. Elle m'a déjà vu à la télé, elle a déjà été sollicitée pour 'Y'a que la vérité qui compte'…"
"Je viens de me faire abandonner une deuxième fois par la même personne"
Après ce rejet brutal, il retourne à sa voiture. Il fond en larmes : "Je ne savais pas qu'un homme pouvait pleurer comme ça." Il confie à sa compagne : "Je viens de me faire abandonner une deuxième fois par la même personne. Je suis une merde."
Ce moment, le plus dur de sa vie, le marquera profondément.
Une seconde chance et des mots d'amour longtemps retenus
Pourtant, quelques jours plus tard, Lucienne finit par comprendre. Elle accepte de revoir son fils. Vincent Lagaf' décrit une rencontre bouleversante, longue de six heures, où les mots se dénouent enfin.
“Pendant des années, je vous ai regardé avec mes petits-enfants… parce que je vous aimais beaucoup”, lui dit-elle. Un lien, fragile mais réel, renaît.
Il découvre aussi que Lucienne a eu d'autres enfants, des jumeaux notamment, également confiés à l'adoption. Elle n'a jamais cessé de suivre la carrière de celui qu'elle avait prénommé Franck à la naissance.
Une catharsis écrite dans son livre "Je m'appelais Franck"
Dans son autobiographie Je m'appelais Franck (parue en mars 2023), Vincent Lagaf' livre l'intégralité de ce chemin de vie, entre souffrances enfouies et résilience. Un récit sincère, souvent douloureux, mais nécessaire : "Il fallait que je sache pourquoi j'étais comme ça."
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