Lundi 5 mai 2025, le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict dans l'affaire de cyberharcèlement visant Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies des Jeux olympiques de Paris 2024. Sept personnes – six hommes et une femme, âgés de 22 à 79 ans – ont été reconnues coupables de messages haineux publiés en ligne, dont certains à caractère homophobe, antisémite ou religieux.
La Justice les a condamnées à des peines de prison avec sursis allant de deux à quatre mois, à des amendes comprises entre 2 000 et 3 000 €, à un stage de citoyenneté de cinq jours, ainsi qu'à la suspension temporaire (six mois) de certains de leurs comptes sur X (ex-Twitter). Un euro symbolique de dommages et intérêts a également été accordé à Thomas Jolly, selon les informations du journal Le Monde.
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“Corde + cou = réparation” : les propos tenus en Justice
Parmi les messages cités à l'audience figure la formule glaçante “corde + cou = réparation de ton acte immonde”, lue à haute voix par la présidente de la 17e chambre. Des propos d'une violence extrême, qui illustrent l'ampleur de la haine numérique ciblant l'artiste rouennais.
Les prévenus avaient également écrit : “Juif dégénéré”, “tantouze” ou encore “Tu vas payer pour avoir manqué de respect à notre seigneur Jésus Christ”. Certains messages faisaient explicitement référence à la religion, d'autres à l'orientation sexuelle supposée de la victime. Ces propos ont été requalifiés en cyberharcèlement et injures aggravées. Un seul prévenu a été reconnu coupable de menaces de mort.
L'origine de la haine : une polémique artistique aux JO
La vague de haine a éclaté en pleine célébration des JO, après la diffusion de la cérémonie d'ouverture dont Thomas Jolly était le maître d'œuvre. Si sa direction artistique avait globalement séduit, un tableau intitulé “Festivité” a provoqué l'ire de certains. On y voyait plusieurs drag-queens attablées dans une scène attribuée comme étant parfois inspirée de La Cène de Léonard de Vinci, parfois des fêtes de Dionysos. Certains y ont vu une parodie jugée “blasphématoire”.
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Dans une déclaration relayée par Le Monde, Thomas Jolly a affirmé n'avoir jamais voulu provoquer : "C'était une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe." Mais l'interprétation polémique s'est vite propagée sur les réseaux, entraînant une déferlante de menaces et d'injures.
Des profils "ordinaires", pas des trolls professionnels
Les auteurs de ces messages ne sont pas des hackers cachés derrière des pseudonymes cryptés. Ce sont, selon leurs avocats, des “Français lambda” — sans casier, installés dans les Alpes-Maritimes, l'Hérault ou la région parisienne — qui ont “craqué” sur les réseaux sociaux. Une facilité d'expression numérique que la procureure a fermement dénoncée lors de l'audience en mars 2025. "Ce sont des mots qui peuvent ensuite armer quelqu'un", a rappelé la magistrate, en référence à de précédents cas d'agressions déclenchées par des campagnes de haine en ligne.
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