Le 20 novembre 2025, un Carrefour Market de Caen publie sur Facebook deux photos issues de vidéosurveillance, montrant le visage de personnes soupçonnées d'avoir volé des produits (bière, viande et Kinder) le même jour.
Le commerçant, à bout, accompagne son message d'un slogan désormais célèbre dans ces groupes de mobilisation : "Vous volez : je vous affiche."
Le post est immédiatement relayé par le collectif RAS LE VOL, qui partage les images à ses milliers d'abonnés. En quelques heures, il est vu des centaines de fois.
Cette publication Facebook en Normandie a forcé un voleur à écrire une lettre d'excuses. - RAS LE VOL
Une stratégie “efficace” selon RAS LE VOL
Le lendemain, la situation se retourne en faveur du commerçant :
La femme identifiée revient payer ses achats et le mineur mis en cause dépose une lettre d'excuses et un dédommagement. Dans son communiqué publié le même jour, le groupe explique : "Preuve une nouvelle fois qu'afficher le visage des voleurs est efficace et dissuasif." A la suite d'un signalement, le collectif retire cependant la photo du mineur, invoquant le respect de la loi et la protection des personnes vulnérables.
Une méthode pourtant illégale
En France, publier la photo d'une personne sans son consentement est un délit, même en cas de vol avéré.
Pourtant, le débat est souvent lancé. Depuis janvier 2024, une proposition de loi soutenue par le député Romain Daubié entend assouplir les conditions de diffusion d'images de voleurs, notamment lorsque la vidéosurveillance est clairement signalée dans le magasin.
Mais son adoption reste incertaine : le texte divise, certaines dispositions risquent d'être retoquées par le Conseil constitutionnel, attaché à la protection de la vie privée.
- A lire aussi. Il se reconnaît sur la vidéosurveillance d'un vol par effraction : "J'ai joué, j'ai perdu, j'assume"
A Alençon, même scénario : les commerçants se rebiffent
Ce phénomène n'est pas isolé. Début novembre, à Alençon, le Carrefour Market de la gare publie à son tour un message ferme après des vols de boissons et de café :
"Vous avez jusqu'à lundi midi pour venir régler 52,97€. Au-delà, une plainte sera déposée avec demande de dommages et intérêts ! Nous diffuserons également vos photos à nos confrères commerçants !"
Le commerçant affirme connaître les noms, prénoms et la plaque d'immatriculation des suspectes, et menace de diffuser les images.
Le collectif RAS LE VOL relaie immédiatement l'affaire et encourage le magasin à porter plainte, rappelant que la vidéosurveillance est systématiquement transmise aux forces de l'ordre.
Un mouvement qui prend de l'ampleur en Normandie et en France
Entre Caen, Alençon et d'autres villes de la région, le constat est clair : de plus en plus de commerçants normands optent pour la diffusion des images.
Le groupe RAS LE VOL, très actif sur Facebook, fédère désormais des milliers de sympathisants et appelle à soutenir sa pétition pour autoriser la diffusion des visages des voleurs. Dans les commentaires, plusieurs personnes prennent la parole pour souligner l'illégalité du geste : "Je ne vous souhaite pas un jour d'avoir faim ou de ne pas pouvoir vous offrir même une boîte de chocolats ! Vous êtes hors la loi ! C'est vous qui devriez avoir honte."
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