Avec plus de 140 000 décès par an en France, les maladies cardio-neuro-vasculaires (MCNV) représentent la deuxième cause de mortalité nationale. En Normandie, elles pèsent encore plus lourd que dans le reste du pays. C'est ce que révèle le premier bulletin régional de Santé publique France, qui s'appuie sur des données hospitalières et de mortalité entre 2020 et 2023.
Trois pathologies majeures ont été étudiées :
- les cardiopathies ischémiques,
- l'insuffisance cardiaque,
- les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Tous les indicateurs montrent des taux supérieurs à la moyenne française.
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Des chiffres plus élevés que la moyenne nationale
Les données sont formelles : la Normandie dépasse les moyennes nationales sur presque tous les fronts.
Cardiopathies ischémiques :
- Prévalence : 6,1% (vs 5,5% en France)
- Mortalité : 71 décès / 100 000 habitants (vs 59 en France)
Insuffisance cardiaque :
- Incidence hospitalière : 410 / 100 000 habitants (vs 344 en France)
- Mortalité : 52 / 100 000 habitants (vs 46 en France)
AVC :
- Incidence : 241 / 100 000 habitants (vs 231)
- Mortalité : 62 / 100 000 habitants (vs 58)
Des disparités existent aussi à l'échelle locale. Par exemple, le Calvados enregistre une surincidence notable de maladies cardiaques, tandis que la Seine-Maritime se distingue par une surmortalité liée aux AVC.
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Pourquoi les Normands sont-ils plus touchés ?
Plusieurs causes structurelles expliquent ces écarts inquiétants :
- Des facteurs de risque plus fréquents (les habitudes de vie, facteurs comportementaux ou métaboliques) : tabac, hypertension, surpoids, diabète, mauvaise alimentation, sédentarité, consommation d'alcool…
- Un accès aux soins parfois inégal, selon les territoires ruraux ou périurbains.
- Un niveau de précarité plus élevé, qui pèse directement sur la santé cardio-vasculaire.
Les hommes sont particulièrement concernés, avec des taux nettement plus élevés que chez les femmes pour toutes les pathologies.
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Des maladies aux conséquences lourdes
Ces maladies sont non seulement meurtrières, mais elles laissent aussi de lourdes séquelles : perte d'autonomie, troubles cognitifs, rééducation longue, traitements à vie. L'impact sur la qualité de vie est majeur, sans compter le poids économique pour le système de santé.
La prévention, un levier essentiel
Pour faire baisser ces chiffres, Santé publique France insiste sur l'importance des actions de prévention à l'échelle individuelle et territoriale.
- Adopter une alimentation équilibrée
- Faire de l'exercice régulièrement
- Arrêter de fumer
- Contrôler sa tension et son diabète
- Mieux informer les publics précaires
Des campagnes locales sont en cours, en lien avec les Agences régionales de santé et les collectivités, pour réduire les inégalités.
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