Depuis sa victoire à la Star Academy en février 2025, Marine, originaire d'Arras, enchaîne les interviews. Lundi 30 juin, sur le plateau de C à vous (France 5), elle est venue présenter "Cœur maladroit", son tout premier album sorti le 27 juin. Un disque personnel, qui parle de santé mentale, d'estime de soi, de deuil… mais surtout de ses racines.
Avec humour et sincérité, Marine assume son identité régionale et l'affiche fièrement dans ses textes.
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"J'ai le cœur en briques rouges" : un album qui rend hommage au Nord
Dans son titre Des gens bien, Marine accumule les clins d'œil à son enfance, son accent, sa météo grise mais chaleureuse, et même aux "pneus des 206 qui crissent sur le parking de Béthune". Elle n'hésite pas à jouer avec les clichés qui collent à la peau des habitants du Nord.
"Les gens du Nord ont été un vrai soutien, donc ça me semblait bien de leur faire un clin d'œil et de mettre un peu d'humour", explique-t-elle. Et puis vient la fameuse phrase, prononcée en direct : “Oui, la ville la plus consanguine de France, elle se trouve en Normandie. Très bien, vérifiez c'est Bolbec, un truc comme ça.”
Une petite pique lancée avec légèreté, mais qui a rapidement fait lever quelques sourcils en Seine-Maritime…
Bolbec, ville la plus consanguine de France ? Décryptage d'un mythe
Alors, d'où vient cette rumeur ? En tapant “ville la plus consanguine de France” sur Google, on tombe effectivement sur une entrée Wikipédia de… Bolbec. Pourtant, si l'on ouvre la page, aucune mention de consanguinité n'y figure. Ce type de contenu étant librement modifiable, il convient de prendre ces informations avec précaution, surtout sur un sujet aussi délicat et peu quantifiable que la consanguinité à l'échelle d'une ville.
Pour y voir plus clair, nous avons consulté une étude de référence du démographe Jean Sutter. Dans l'article Evolution de la consanguinité en France de 1926 à 1958, l'auteur dresse un état des lieux précis des mariages consanguins par département.
Résultat : les zones les plus concernées par les unions entre cousins ou proches parents sont majoritairement situées dans les régions rurales et enclavées.
Voici quelques chiffres clés :
• Lozère : 4,20% de mariages consanguins
• Morbihan : 2,81%
• Haute-Loire : 4,05%
• Corse : entre 5,50% et 8,20% selon les périodes
A l'inverse, les départements du nord de la France et de la Normandie présentent des taux plus bas :
• Seine-Maritime (où se trouve Bolbec) : 0,60% dans les années 1950, 0,73% dans les années 1940
• Pas-de-Calais (région de Marine) : 0,67% dans les années 1950, 0,90% dans les années 1940
Ces chiffres montrent que ni Bolbec ni Arras ne figurent parmi les zones les plus concernées par la consanguinité. En réalité, la carte établie par Jean Sutter montre une assez grande homogénéité entre la Normandie et le Nord, loin derrière certaines zones alpines ou corses.
Clichés régionaux : un mal bien français… à combattre partout
Si les données scientifiques sont formelles, il n'empêche que certaines idées reçues ont la vie dure. Faire de Bolbec ou d'Arras des “capitales de la consanguinité” relève plus du stéréotype que de la réalité statistique.
Marine le reconnaît elle-même : “J'avais envie de dire un peu des clichés aussi qu'on peut entendre sur la région.” Une façon de prendre du recul… et peut-être de désamorcer ce qui fait mal en en riant.
Mais derrière la blague, il reste un enjeu sérieux : celui de la représentation des territoires dans les médias et la culture. Car comme le montre ce petit moment de télévision, une phrase peut suffire à relancer un vieux préjugé.
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