Le procès de cinq détenus accusés de soutenir l'Etat islamique débute lundi 2 juin à Paris. Selon l'AFP, ils sont soupçonnés d'avoir pris part à l'attaque au couteau contre deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe en mars 2019. Michaël Chiolo est jugé pour tentative d'assassinat, Abdelaziz Fahd pour complicité, et Nabil Ganned, Jérémy Bailly et Yassine Merai, pour association de malfaiteurs terroriste. Selon l'AFP, les cinq accusés risquent la réclusion criminelle à perpétuité.
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Deux surveillants blessés en mars 2019
Le 5 mars 2019, Michaël Chiolo, qui purgeait une peine de trente ans de réclusion pour un crime de droit commun, et sa compagne Hanane Aboulhana, qui lui rendait visite, ont grièvement blessé deux surveillants avec deux couteaux en céramique dans l'enceinte du centre pénitentiaire ultra-sécurisé de Condé-sur-Sarthe. Selon l'AFP, le couple s'est retranché pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale (UVF) de l'établissement. Après plusieurs tentatives de négociations, des policiers du Raid ont lancé l'assaut, blessant l'assaillant et tuant Hanane Aboulhana, 34 ans. A proximité de son corps, un papier revendiquant l'attaque au nom de l'Etat islamique a été retrouvé.
Michaël Chiolo converti à l'Islam en 2010 puis radicalisé en prison
Lors de l'attaque, Michaël Chiolo, converti à l'islam depuis 2010 et qui s'était radicalisé en prison, a affirmé vouloir "venger" Cherif Chekatt, l'auteur de l'attaque jihadiste du marché de Noël de Strasbourg, abattu le 13 décembre 2018 par les forces de l'ordre après avoir tué cinq personnes. L'enquête a relevé "des relations privilégiées de proximité" dès 2017 entre Michaël Chiolo, Nabil Ganned et Abdelaziz Fahd.
Le directeur de la prison visé
L'enquête a montré que le projet d'attaque visait aussi le directeur de la prison et des membres de la commission chargée des peines. D'après l'accusation, Abdelaziz Fahd aurait influencé Michaël Chiolo grâce à sa forte personnalité, en l'aidant à choisir ses cibles et la manière d'agir. Abdelaziz Fahd, lui, a nié avoir participé à cela.
Les enquêteurs ont obtenu de nombreux éléments grâce à des micros placés dans une salle fréquentée par des détenus radicalisés, où s'était progressivement installé, selon eux, "un jihadisme d'atmosphère". Selon la justice, Jérémy Bailly et Yassine Merai faisaient partie d'un petit groupe appelé "le club des cinq", qui préparait une attaque.
L'agression de deux surveillants a provoqué des blocages dans plusieurs prisons en France et a poussé l'administration à renforcer la sécurité, surtout à Condé-sur-Sarthe. Le procès est prévu jusqu'au 4 juillet.
Avec AFP
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