La Manche est épargnée par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), cette maladie qui touche les bovins. L'épidémie circule fortement dans le sud-ouest de la France et mène à l'abattage de cheptels. Lundi 15 décembre, le Groupement départemental de défense sanitaire des animaux de la Manche (GDS50), organisme qui suit la santé des cheptels, a lancé une recommandation pour lutter contre cette épidémie.
Le transport d'animaux sur longue distance en cause
Le GDS50 veut préserver la Manche de cette maladie. Pour cela, elle recommande à tous les éleveurs et aux transporteurs de ne pas importer de bovins pendant les deux prochains mois, ne permettre leur circulation qu'en interne dans la Manche. "La proposition que nous faisons, c'est d'avoir une grande maîtrise sur l'introduction des animaux, c'est-à-dire les mouvements d'animaux. Seuls les animaux à destination des abattoirs n'auraient pas de restriction parce que ce n'est pas à ce moment-là qu'on contamine les exploitations. On contamine les exploitations quand on laisse entrer dans l'exploitation un animal soit en incubation, soit déjà contaminé", détaille Hervé Marie, le président du GDS de la Manche. 400 bovins entrent chaque jour dans le département de la Manche.
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Cette décision est soutenue par tous les syndicats agricoles : Coordination rurale, FDSEA, JA et Confédération paysanne. La Coordination rurale et la Confédération paysanne restent contre l'abattage systématique des troupeaux. La Confédération paysanne ne signe pas le texte commun, car elle estime qu'il faut un acte politique plus fort qu'une recommandation. Elle demande aussi d'arrêter l'abattage systématique de tout le cheptel, seule décision à même de calmer la colère paysanne. De son côté, la préfecture va intensifier les contrôles de mouvement d'animaux.
Eviter la vaccination
Le GDS souhaite éviter l'arrivée de la maladie sur le territoire, pour éviter les conséquences économiques. "Les conséquences, ce sont la mise en place d'une vaccination obligatoire, qui entraînerait des incidences commerciales lourdes puisqu'une bonne partie de tout ce qui va à l'export se trouverait bloquée", explique Hervé Marie. La Manche est le premier département bovin, et notamment laitier de France. 4 litres sur 10 partent à l'export. "Si nous avions cette vaccination, pendant 14 mois, ces marchés [à l'export] sont mis en stand-by. Nous sommes sur des produits classiques, ce qui fait qu'à l'échelle mondiale, beaucoup d'entreprises produisent nos produits. Une fois que les marchés seront pris par d'autres, eh bien il y a de fortes chances que les entreprises ne les retrouvent pas, et donc pénalise l'avenir laitier du département de la Manche."
Près de 40 000 animaux à abattre ?
109 cheptels professionnels ont été euthanasiés en France, soit près de 3 000 bêtes. Si la maladie arrivait dans le département, avec les mêmes statistiques, "c'est à peu près 38 000 animaux qu'on euthanasierait", estime le GDS50, et de conclure "donc c'est pour ça qu'il ne faut pas qu'elle entre dans le département." En tant que premier département bovin de France, le GDS espère que cette décision sera aussi prise par d'autres départements. "Il faut enclencher le mouvement", affirme Hervé Marie. Et de conclure : "Il serait sage que l'Etat autorise les préfets qui le souhaitent à prendre un arrêté préfectoral dans une durée limitée. Ça s'appelle pas faire du protectionnisme, ça s'appelle faire de la prévention appuyée."
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