Ce week-end du 20 et 21 septembre, ce sont les Journées du patrimoine. Pourtant, ce n'est pas dans une église ou un château que je me trouve, mais à Merville-Franceville-Plage, alias Merravilla, à discuter avec une sirène. Une situation rendue possible par le festival médiéval Cidre et Dragon.
Si le thème du festival cette année est l'eau, les créatures aquatiques sont loin d'être les seules que je peux côtoyer : Minotaure, aventuriers, pirates étaient également de la partie…
Une des nombreuses sirènes du festival. Les chapeaux en forme de méduse étaient très en vogue.
Les cosplayeuses Flovah Cosplay et Celmisya, jouant respectivement une sirène et une méduse. Le chapeau méduse est fait en carton avec des lampes intégrées à l'intérieur.
A gauche, Valentin Legalifuge, qui a créé ce costume de Minotaure sur 5 ans. C'était la première fois que le costume était utilisé à l'extérieur. Un rodage qui va donner lieu à plusieurs retouches.
La carte de visite détaillée de Valentin Legalifuge, créateur du costume du Minotaure.
Un couple de pirates, accompagné de Tristepin de Percedal, du jeu vidéo puis série "Wakfu".
Tout premier cosplay pour ces deux jeunes !
Pour mieux m'intégrer dans cette myriade de costumes, je me suis justement habillée comme une pirate, avec un long jupon et plusieurs ceintures superposées.
Je commence mon aventure fantastique plus tôt que prévu, avec l'épreuve… du stationnement. Cidre et Dragon attendait 90 000 personnes. Une fréquentation qui se ressent : des bouchons sur plusieurs kilomètres et des files de voitures stationnées sur le bas-côté. Il faut être patient pour atteindre les parkings dédiés au festival et trouver une place.
Marché des artisans et débat avec un orc
C'est au marché de créateurs et d'artisans, qui s'étend de l'office de tourisme à la plage, que je réalise le nombre de personnes présentes. J'ai du mal à me déplacer dans les boutiques, mais je suis déterminé à acheter des oreilles d'elfe (15€), un brassard en cuir avec fioles intégrées (38€), une bougie parfum cookie (15€) et une bière à la citrouille (3,90€). Je n'oublie pas d'acheter un t-shirt estampillé Cidre et Dragon à 20€.
Je décide de me parer de mes oreilles d'elfe. Catastrophe ! A peine les ai-je mises qu'un orc, ce monstre guerrier qu'on voit par exemple dans Le Seigneur des anneaux, me tombe dessus : “Vous, les elfes, tout le monde vous déteste !” Bien que légèrement surprise, je ne me démonte pas, et entame tout un argumentaire destiné à prouver que les elfes sont supérieurs aux orcs : tout aussi habiles guerriers, ils sont bien plus intelligents et ont le bon goût de ne pas être couturés de cicatrices. “En haut d'un arbre, je te criblerais de flèches : il te faudrait d'abord me voir pour me toucher.” Ma conclusion faite, je file en vitesse. Je ne voudrais pas que l'orc décide qu'il préfère se battre à débattre…
Je continue d'avancer. Entre buvettes, toilettes et centres de secours, je découvre enfin la plage. Sur le front de mer, la musique de la scène Kraken se mêle au cri des mouettes et au chuchotis des conférences et dédicaces. Une ambiance déstabilisante au départ, mais qui a son charme dans l'univers des festivals médiévaux.
Une conférence sous la tempête
J'arrive pile à l'heure pour la conférence de 17h sur "The Witcher et la mer : le danger des secrets" de Rémi Maillo. The Witcher est une série de romans de fantasy de l'auteur Andrzej Sapkowski, adaptée en jeux vidéo et en série. Pour un tel sujet, le conférencier est déguisé, ce qu'il souligne : "Quand on fait des conférences avec des professeurs d'université, on sait comment se positionner. Quand on les fait en cosplay, beaucoup moins." Il est difficile de se concentrer sur la conférence en raison de la météo capricieuse : le vent gonfle les murs du chapiteau et la pluie tombe dru, créant un vacarme assourdissant. “L'ambiance pirate, là on l'a”, dédramatise Rémi Maillo.
A gauche, Géralt de Riv de "The Witcher". Tout à droite, son fidèle compagnon, le barde Jaskier. Les costumes ont été réalisés par une couturière de l'Atelier de Patoche, dans l'Yonne.
“Quand on fait des conférences avec des professeurs d'université on sait comment se positionner, quand on les fait en cosplay beaucoup moins.”
Le mauvais temps ne permet pas de profiter de la plage et de ses activités. Je me réfugie sous le puits à souhaits, qui collecte les dons des visiteurs, pour attendre que la pluie cesse. C'est l'occasion de soutenir ce festival gratuit et porté par des bénévoles en faisant un don.
Frère Antoine du saint poireau, un personnage culte
Soudain, un certain frère Antoine du saint poireau surgit pour m'accorder sa bénédiction, actée par un coup de poireau sur la tête. Légèrement sceptique, je m'exécute et obtiens son histoire : “Je joue ce personnage depuis 4 ans. Les gens suivent tellement ce délire qu'il y a des affiches de moi dans le festival pour me présenter, mais ce n'est pas moi qui les ai faites, ce sont des fans. Je suis arrivé à 14h30 aujourd'hui avec un seul poireau. Ça fait 5h que je suis là, les gens m'apportent des poireaux pour que je continue mes bénédictions, je n'ai pas arrêté, je n'en peux plus.”
Une grande parade pour clore la journée en beauté
A 20h, j'assiste à la grande parade du soir après avoir mangé une glace… au cidre. Un délicieux goût de pommes qui rend hommage au festival, que je quitte la bourse légère mais le cœur rempli de souvenirs.
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