Rouen. L'hommage des magistrats aux agents tués : "Personne ne savait que deux d'entre eux avaient rendez-vous avec la mort"

Tribunal. Le tribunal de Rouen a rendu un hommage mercredi 15 mai à 11 heures aux deux agents pénitentiaires tués lors de l'attaque de leur fourgon à Incarville. Un tribunal que les victimes venaient de quitter pour rejoindre la maison d'arrêt d'Évreux.

Publié le 15/05/2024 à 14h31, mis à jour le 15/05/2024 à 14h42 - Par Erwan Hemard

Rouen. L'hommage des magistrats aux agents tués : "Personne ne savait que deux d'entre eux avaient rendez-vous avec la mort" — Moment de recueillement mercredi 15 mai au tribunal de Rouen en mémoire des agents de l'administration pénitentiaire tués lors de l'attaque de leur convoi, mardi 14 mai à Incarville.

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24 heures après le drame, les magistrats du tribunal de Rouen ont rendu hommage, mercredi 15 mai, aux agents pénitentiaires victimes de l'attaque du fourgon à Incarville. La salle des pas perdus a accueilli les représentants de la justice française et élus locaux pour une minute de silence à 11 heures, en mémoire des deux agents tués.

Emotions vives et hommages aux familles

C'est dans une salle pleine que l'hommage a été rendu. "J'ai été très impressionné, lorsque j'ai traversé la cour d'honneur, par le nombre de personnes qui ont regagné la salle pour se recueillir en silence", souligne Philippe Coindeau, avocat général de la cour d'appel de Rouen, lors de son discours en mémoire des victimes.

La première présidente de la cour d'appel de Rouen, Marie-Christine Leprince, apporte son soutien aux familles des deux agents qui ont perdu la vie hier. "Personne ne savait que deux d'entre eux avaient rendez-vous avec la mort", ajoute la présidente devant l'assemblée où figurait le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et Jean-Benoît Albertini, préfet de Seine-Maritime.

Un signal d'alerte

Mohamed Amra "refusait systématiquement d'être entendu en visioconférence, imposant aux autorités des transferts couteux et délicats d'une région à l'autre", a poursuivi la présidente. En effet, le détenu que transportaient les agents pénitentiaires devait être entendu pour une affaire en cours au sein du tribunal de Rouen. C'est lors de son retour en direction de la maison d'arrêt d'Evreux que le convoi a été attaqué, au péage d'Incarville.

Un drame symptomatique d'une montée de la violence, selon Philippe Coindeau, avocat général à la cour d'appel de Rouen : "Nous ne sommes plus en mesure de gérer." Des déclarations en guise de sonnette d'alarme pour le représentant de la justice qui avait lui-même interrogé Mohamed Amra en septembre dernier.