La cour d'assises de Caen juge un homme de 41 ans en appel, vendredi 28 novembre. Il a pris en otage deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe en 2019, où il était alors détenu.
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Actuellement incarcéré à la prison de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées, l'accusé a un parcours très atypique puisqu'il est en prison depuis l'âge de 16 ans. Il a 41 ans et ne sera libérable qu'en 2060. Depuis son adolescence, il n'a connu que la détention.
5 heures de prise d'otage
Son dernier méfait s'est passé le 11 juin 2019 à Condé-sur-Sarthe. Ce jour, alors qu'il aide à la distribution des repas, il prend en otage à 19h30 deux surveillants, un homme et une jeune stagiaire de 21 ans. Il leur précise bien : "C'est une prise d'otage." Il sort les mains de ses poches avec les poings fermés et les deux victimes pensent qu'il détient une arme pour les menacer. Il s'empare d'un de leurs Motorola, demande les clés de sa cellule où il les force à entrer.
A 20h, la police arrive et le RAID est appelé en renfort. Ils seront présents à 21h40. Commencent alors des échanges avec le négociateur. Le preneur d'otages explique qu'il a fait plusieurs demandes pour une mutation dans l'est, sa région d'origine, où se trouvent sa compagne et leur fils, mais sans réponse à ce jour. Il veut un rapprochement avec sa famille. Consommateur de cocaïne, il est soigné par des médicaments de substitution. Il exige aussi qu'on lui remette son traitement pour une semaine. Il sait que l'homme otage est diabétique, et propose donc de le libérer. Le surveillant refuse car il veut rester avec sa jeune collègue pour la protéger. Il finira par sortir à 23h15 à la demande expresse du négociateur du RAID. Celui-ci obtient une promesse formelle d'une mutation du preneur d'otage et, à 0h18, l'homme libère la stagiaire et se rend aux autorités.
Première instance en 2024
Son procès a lieu en septembre 2024 à Alençon. Il est condamné à 8 ans de prison et trouve la sanction beaucoup trop lourde. Il fait appel, ce qui le conduit cette semaine aux assises du Calvados. Le président explique qu'il a 13 mentions sur son casier dont 6 pour prises d'otage à l'intérieur d'une maison d'arrêt. En 2007, il tue un codétenu.
A l'audience, il dit que sa vie a basculé au décès de sa sœur, morte d'une overdose. Il avait une relation très fusionnelle avec elle, qui était comme sa mère. Les victimes sont entendues. L'homme est maintenant en retraite. Il se dit encore très affecté par cette prise d'otage. Il demande des dédommagements pour lui, ses filles, sa femme, sa mère et d'autres membres de sa famille. La jeune stagiaire est toujours surveillante de prison, mais elle aussi est restée traumatisée. Elle part parfois travailler "la boule au ventre". Le procès continuera vendredi. Verdict attendu en fin de soirée.
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