Les propos tenus par Emmanuel Macron au Brésil au sujet de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur n'ont pas plu du tout aux agriculteurs normands. Ce vendredi 14 novembre, certains venus de l'Orne, de la Manche, et du Calvados donc, se sont réunis aux abords de la préfecture de Caen. Ils ont partagé un barbecue "festif" et s'attendaient à échanger avec le préfet.
De Bellême à Bélem
"Ça ne passe pas du tout", réagi Sylvain Delye, à la tête d'une exploitation de taille moyenne de vaches allaitantes en agriculture biologique, au Ménil-Broût, près d'Alençon. Après les propos du chef de l'Etat, qui se disait "plutôt positif" sur l'accord, l'agriculteur était "très en colère". Il a participé à une manifestation à Bellême, dans l'Orne, alors qu'Emmanuel Macron se trouvait à Belém, au Brésil ! "Il faut que notre président s'occupe de ses agriculteurs plutôt que ceux de l'autre bout du monde."
Des prix tirés vers le bas, sans la qualité
Parmi les points de crispation, l'arrivée de viande sud-américaine qui ne respecte pas les normes imposées aux éleveurs français. "Pour l'instant la filière tient, mais là on risque d'avoir une invasion sur les morceaux qui se vendent le plus cher, qui viendraient d'Amérique du Sud. On peut être submergé par des produits qui fendent la marge… Si ça arrive, on a déjà un élevage déclinant en France, on pourrait avoir un véritable effondrement", explique Sylvain Delye.
Autre sujet qui dérange les agriculteurs, une taxe sur l'azote "qui nous tombe du ciel", de quoi, de quoi assurer "une mauvaise année" aux céréaliers. Cette action, symbolique, menée par les agriculteurs, vise à faire remonter leurs doléances aux préfets. "On ne va pas mettre le feu à Caen", sourit Sylvain Delye.
Sylvain Delye
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