Pour se conformer aux règles européennes, le port de Ouistreham va s'électrifier pour permettre de recharger, à quai, les nouveaux bateaux hybrides, comme le Guillaume de Normandie. Un câble de 10km va relier le port au poste source d'alimentation de Ranville. Deuxième port de Normandie muni de ce dispositif, après Le Havre, Ouistreham va se placer sur la même marche que Marseille, Nice ou encore Toulon.
Des bienfaits pour la ville
Ce chantier va tout changer : les bateaux à quai pourront éteindre leurs machines, qui étaient obligées de tourner pour garder l'électricité à bord. "Les vibrations des bateaux, ressenties par 100 à 150 maisons, vont totalement disparaître", se réjouit Romain Bail, maire de Ouistreham et vice-président de Ports de Normandie. Le sujet de la pollution aspire aussi à être clôturé : "Les déjections de polluants dans l'eau et dans l'air n'existeront plus", assure-t-il.
Chez Enedis, en charge des chantiers raccordés au réseau public, on est conscient de l'importance de ce raccordement : "Ouistreham va devenir l'un des ports les plus modernes et écologiques de France", souligne Frédéric Hardouin, délégué territorial du Calvados. Qualifié de "très important", avec une puissance distribuée de 9MW (consommation annuelle de 5 000 habitants), il va s'agir d'installer des "grosses bornes de recharge pour bateaux, à l'image de nos véhicules électriques", comme le vulgarise Frédéric Hardouin.
La fin des travaux est prévue pour la fin du printemps 2026. Coût total : un million d'euros, avec 40% pris en charge par Enedis, le reste par Ports de Normandie. D'autres projets sont en cours d'étude, à Cherbourg et à Dieppe.
La trancheuse en plein travail, qui extrait la terre, enterre le câble, et recouvre à l'état d'origine. Pour en savoir plus, cliquez sur "lire plus" ci-dessous. - Léo Besselièvre
Un chantier XXL
Pour enterrer le câble de 10km, deux techniques complémentaires sont mobilisées : le forage et la création de tranchées.
Afin d'enterrer ce câble de 10km, des entreprises spécialisées dans le forage et les tranchées sont mobilisées, entre bordure de route et passage sous le canal de Caen à la mer.
Dissimuler le câble
L'entreprise Huré Canalisation est à l'origine d'un forage sous le canal, de 436 mètres de long. "Avec une machine, on pousse des tiges avec un objet au bout, qui permet de nous guider sous terre", explique le patron de l'entreprise, Nicolas Huré. Pour lui, le travail de forage et celui de tranchées se complètent, car "là où l'un ne peut pas aller, l'autre va", comme pour traverser un rond-point ou un parking.
Du côté d'Elitel Réseaux, on crée des tranchées. Avec une trancheuse, l'entreprise "extrait la terre pour enterrer le câble, avant de le protéger, pour ensuite reboucher à son état d'origine", explique Teddy Chesnel, chargé d'affaires. Cette méthode leur permet de faire un kilomètre par jour, quand il s'agit d'une bordure de route, "on est plus aux alentours des 100m/jour en ville".
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