C'est un choc pour les urgences du CHU de Caen. L'établissement hospitalier ne peut plus accueillir d'internes pendant tout un semestre, la faute à un véritable souci d'encadrement. "Il n'y a pas assez de médecins à Caen. Les internes étaient la variable d'ajustement qui permettait de faire tourner le service mais la charge de travail devenait trop grande, estime Mélanie Debarreix, présidente de l'intersyndicale nationale des internes. Ces derniers sont des professionnels de santé mais aussi des étudiants qui requièrent un certain cadre pédagogique. Il faut un médecin référent, qui aide et remarque les erreurs." Déjà en sous-effectif, le service des urgences de Caen se retrouve encore plus amputé. "La situation était alarmante", juge la présidente de l'Insi, qui se souvient d'un précédent, en région parisienne en 2021.
L'accès aux soins dégradé ?
Cette situation, qui n'est pas propre à l'hôpital caennais, a été prise car "les internes ont fait remonter la problématique." Cette situation est un phénomène national : "normalement les internes n'osent pas parler, par peur des répercussions." Dans un premier temps, des initiatives ont été prises pour résoudre le problème "mais ça n'a pas suffi, rien ne peut remédier au manque de médecins, qui ne sont pas là".
Nouveau coup dur donc pour le CHU, qui voit les internes travailler dans d'autres services, ou migrer vers différents hôpitaux de proximité. "La décision était dure à prendre, confie Mélanie Debarreix. Il y aura des répercussions sur l'accès aux soins. Mais le CHU est confiant pour recruter, on espère que le service ne fermera pas ses portes." Dans quelques mois, la situation sera évaluée à nouveau, et tous les partis espèrent que le retour des internes sera envisageable.
Situation alarmante
La situation se veut alarmante au CHU de Caen, au point que certains interpellent l'Etat et le ministère de la Santé sur le sujet.
"Le CHU de Caen traverse une crise majeure", complètent certains élus du territoire, dont Sophie Simonnet, présidente du Conseil de Surveillance de l'établissement, ou Aristide Olivier, le maire de Caen. Toutes les difficultés rencontrées s'intensifient : "un triple défi" pour les équipes. La pénurie de médecins urgentistes, du fait de l'absence d'internes, se remarque d'autant plus. "Un afflux croissant de patients, souvent âgés, parfois sans autre solution que l'hôpital et des difficultés récurrentes à trouver des lits d'aval dans les établissements du territoire" compliquent la gestion du service.
L'Etat interpellé
Lorsque le service des urgences du CHU "vacille, c'est tout le territoire qui en subit les conséquences", écrivent les élus. Ils sollicitent ainsi le ministère de la Santé afin de "préserver ce service vital, pilier du système hospitalier normand." Des mesures urgentes et fortes sont demandées. Catastrophée aussi par la situation, Mélanie Debareix, la présidente de l'Insi, l'intersyndicale nationale des internes, demande "des moyens" pour "rendre le système attractif."
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