"Je suis des vôtres, je suis toujours maire", a lancé Michel Fournier, nouveau ministre délégué chargé de la Ruralité, aux différents élus de l'Orne, vendredi 31 octobre à Carrouges. Tout au long de la journée, lui et Françoise Gatel, ministre chargée de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, ont échangé avec les maires ornais et les membres du conseil départemental.
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"Les ruralités ne sont pas délaissées"
Les deux ministres ont assuré vouloir soutenir les ruralités. "La ville n'a pas d'avenir si elle ne prend pas en compte la ruralité, déclare Françoise Gatel, alors que l'Etat a investi près de 167 millions d'euros dans l'Orne, en 2025. Ce sont des territoires où il y a beaucoup d'énergie et où il y a la capacité à s'entendre et à travailler ensemble pour inventer des solutions", poursuit la ministre.
Françoise Gatel, ministre chargée de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, a discuté avec les élus locaux. - Martin Patry
De son côté, Michel Fournier assure que "les ruralités ne sont pas délaissées. C'est à vous, élus locaux, de prendre des initiatives et à nous, l'Etat, de vous accompagner. Dans le département, beaucoup d'entre vous trouvent des solutions innovantes", explique-t-il alors que de nombreuses communes ornaises sont labellisées Petite villes de demain ou Villages d'Avenir.
Michel Fournier, ministre délégué chargé de la Ruralité, était également dans l'Orne. - Martin Patry
"On a besoin de ces aides"
Ces deux labels, sensiblement identiques mais décernés selon le nombre d'habitants de la commune, permettent aux municipalités de porter des projets et d'obtenir des subventions de la part de l'Etat, du Département et de la Région. "Cette proximité entre les acteurs nous permet d'aller beaucoup plus vite, témoigne Virginie Valtier, maire de Mortagne-au-Perche.
Virginie Valtier au micro de Tendance Ouest
La commune est labellisée Petites villes de demain depuis 2020. "C'est un programme en six ans, toutes les aides de l'Etat devraient s'arrêter en mars 2026, détaille Virginie Valtier. On espère la pérennisation du dispositif car c'est une aide de 75% en ce qui concerne les chefs de projet et l'ingénierie. Nous, on est des élus et on ne sait pas tout faire donc on a besoin de cette aide", poursuit l'élue. Michel Fournier s'est ainsi engagé à soutenir les projets ruraux, peu importe la taille de la commune concernée. "Mon travail, c'est de veiller à l'équité de traitement entre les initiatives urbaines et rurales. Il n'y a pas de petits maires ou de petits habitants. Il n'y a que des personnes", témoigne-t-il.
Michel Fournier veut soutenir les initiatives rurales
Vers une simplification des normes
A Carrouges, la ministre Françoise Gatel a annoncé la mise en place d'un plan de simplification des normes pour 2026. "Parfois, pour construire quelque chose d'utile ou pour l'accessibilité d'un bâtiment, il faut respecter un certain nombre de normes qui coûtent très cher et qui ne correspondent pas toujours aux besoins que l'on a. Il faut enlever les normes qui nous empêchent d'agir et qui nous empêchent donc de répondre aux besoins des habitants", affirme-t-elle.
La mise en place de ce plan de simplification arrive au moment où la France connaît une situation financière "sérieuse et très grave", rappelle Françoise Gatel, qui souhaite réaliser "des économies intelligentes", en supprimant certaines normes.
Lutter contre les déserts médicaux
Au lendemain du passage de Sébastien Lecornu dans la Manche, où le Premier ministre avait affirmé son souhait d'avoir une maison de santé à moins de 30 minutes de route de chaque Français, les discussions ont naturellement porté sur le domaine de la santé. "L'accès aux soins, c'est la priorité de nos habitants", assure le président de la communauté de communes des Vallées d'Auge et du Merlerault, Sébastien Gourdel.
L'élu, comme plusieurs de ses homologues, partage l'ambition du Premier ministre. "On veut même aller au-delà car on a une stratégie d'aménagement du territoire qui est d'amener ces services à moins de 10 kilomètres de chaque habitant, confie-t-il. Dans un département où la démographie est vieillissante, les enjeux de mobilité sont extrêmement importants."
L'élu alerte toutefois sur le manque de personnel dans le département. "Ce qu'on demande à l'Etat et ce qu'il fait, c'est de nous accompagner dans nos démarches. Par contre, nous ne sommes pas médecins. Pendant longtemps, on a essayé d'inciter les professionnels de santé à venir s'installer en milieu rural. Ce n'est pas suffisant, il faudrait peut-être réguler les installations", conclut Sébastien Gourdel.
Sébastien Gourdel sur l'accès aux soins dans l'Orne
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