Après une première tentative infructueuse, la Caennaise Emma Fourreau avait remis les voiles. Elle était à bord de la Global Sumud Flotilla, plus grosse flottille jamais organisée, naviguant en direction de Gaza avec de l'aide humanitaire à bord, afin de "briser le blocus illégal mis en place par Israël." Une cinquantaine de bateaux et 500 personnes, y compris Noé Gauchard, candidat LFI aux dernières législatives dans la 6e circonscription du Calvados, ont pris la mer. Si un navire a pu s'approcher jusqu'à 30km des côtes, aucun n'est arrivé à destination. Emma Fourreau est depuis revenue à Caen.
"On voyait du sang sur les murs"
"Nous avons été kidnappés illégalement par l'armée israélienne dans la nuit du 1er au 2 octobre, explique l'eurodéputée LFI. Nous avons ensuite été amenés au port d'Ashdod. Nous avons tous été mis à genoux, sur un parking, les mains très serrées dans le dos, la tête contre le sol, toute la nuit, en attendant d'être appelés pour aller en prison." Déjà passée par la case arrestation en Israël, Emma Fourreau dénonce cette fois "une violence accrue", avec des coups, et la présence du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir "qui nous surplombait". Puis les prisonniers ont été emmenés dans une prison à haute sécurité pour Palestiniens dans le désert du Nuégev. "On voyait du sang sur les murs, des traces d'impacts de balle dans la cellule, on savait que c'était une prison où il y a eu des actes de torture", se remémore Emma Fourreau, qui dit ne pas avoir eu peur, se sachant "protégée" par son statut.
Les Palestiniens ont pu pêcher
Accusant une "arrestation illégale" ou l'interdiction de voir un avocat, l'élue dénonce aussi des actes de maltraitance, comme celui "de ne pas pouvoir dormir deux heures de suite car on venait nous réveiller à chaque fois, y compris la nuit". Mais aussi le fait d'avoir eu des armes pointées sur elle "avec la lumière verte ou rouge sur le front, ou encore une mise en joue en chargeant les fusils".
Expulsée vers Athènes en Grèce le 6 octobre, Emma Fourreau regrette que l'aide humanitaire transportée n'ait pas atteint son but. Cependant, la médiatisation de cette flottille "a permis de faire bouger les lignes, car des Etats se sont positionnés. L'Italie a envoyé deux frégates, l'Espagne un navire de guerre". Et une action concrète : pendant que l'armée israélienne arrêtait les navires, les Gazaouis ont pu aller pêcher. "Ce n'est pas grand-chose, mais au moins ils ont pu manger du poisson, alors qu'ils n'avaient avant aucun accès à la mer."
Emma Fourreau
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