Une conseillère de clientèle du Crédit Agricole remarque des chèques importants débités sur le compte de deux clients âgés alors de 88 et 75 ans, et de leur fille de 59 ans. Elle se rend à leur domicile à Verson et constate que le logement est sale, mal rangé et sans soin. L'épouse, aveugle et sourde, est dans sa chambre, le mari souffre de la maladie d'Alzheimer. Une de leurs filles est censée les aider, mais elle est schizophrène. L'employée de banque fait un signalement.
Abus de faiblesse caractérisé
Après enquête, on s'aperçoit que les chèques retirés sur le compte des parents représentent une somme totale de 69 898€ et sur celui de leur fille 17 709€. Plusieurs devis signés des victimes sont retrouvés. Ils ont été établis par des commerciaux d'une société de BTP, malgré l'état précaire des clients.
L'affaire était jugée au tribunal de Caen le 2 octobre dernier, en présence de trois prévenus. Le quatrième, gérant de la société de travaux publics, était absent. L'avocate des trois victimes dit qu'il s'agit d'un abus de faiblesse caractérisé, car nul ne pouvait ignorer qu'elles étaient vulnérables et malades. Les employés indélicats ont fait preuve de mauvaise foi, sans doute attirés par l'appât du gain. Elle souhaite qu'ils soient condamnés solidairement et demande le remboursement des sommes versées indûment, 2 000€ pour préjudice moral à chaque victime et 1 513€ pour frais d'avocat.
Pour la procureure, les trois hommes présents ont profité de la vulnérabilité et la faiblesse des clients. Ils doivent être condamnés. Quant au gérant de la société, elle admet qu'il ne connaissait pas du tout les victimes et n'est jamais allé chez elles. Elle demande la relaxe. L'avocat des trois prévenus confirme qu'ils n'ont pas remarqué l'état de faiblesse des clients. Ils reconnaissent maintenant qu'ils auraient dû être plus vigilants. Le conseil souhaite que les demandes de la partie civile soient revues à la baisse.
L'avocate du gérant de la société approuve la procureure. Son client n'est coupable de rien. Elle plaide la relaxe. L'affaire a été mise en délibéré. Le jugement sera rendu le 18 novembre.
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