Contrairement à ce que montrent les films, il n'y a pas de "clic" ou de délai pour s'échapper. Une mine antipersonnel explose immédiatement dès qu'une certaine pression est exercée, généralement sous le pied ou la jambe. La violence du souffle arrache souvent le membre inférieur et projette des éclats métalliques qui blessent gravement la victime et les personnes proches. Dans de nombreux cas, les blessures entraînent une amputation, une hémorragie fatale ou la mort sur le coup.
Des blessures lourdes et des séquelles à vie
Les mines peuvent être de deux types principaux :
- à effet de souffle, qui arrachent le pied ou la jambe.
- à fragmentation, qui dispersent des centaines d'éclats dans le corps et dans l'environnement immédiat.
Même en cas de survie, les conséquences sont dramatiques : infections graves, hospitalisation longue, rééducation, appareillages et traumatismes psychologiques. Une mine ne tue pas seulement sur l'instant : elle condamne souvent les survivants à une vie entière marquée par la douleur et le handicap.
Les mines de la Seconde Guerre mondiale toujours actives
On pourrait croire qu'après 80 ans, ces engins seraient devenus inoffensifs. En réalité, beaucoup restent actifs. Le mécanisme explosif, souvent conçu pour durer, ne s'est pas forcément dégradé. Pire, la corrosion du métal rend parfois la mine instable, donc encore plus dangereuse au moindre contact.
Ces vestiges enfouis refont régulièrement surface lors de travaux agricoles, de chantiers ou de marées basses. En plus du risque d'explosion, certains libèrent dans le sol des substances toxiques comme le TNT, polluant terres et nappes phréatiques.
Des obus et mines encore découverts en Normandie
La Normandie est l'un des territoires les plus concernés par ces découvertes. Chaque année, démineurs et préfectures organisent des opérations spectaculaires pour neutraliser ces reliques explosives. En mars 2025, une mine allemande de 844kg a par exemple été désamorcée au large de Dieppe.
L'histoire locale rappelle aussi la gravité du danger : entre 1944 et 1945, rien que dans le Calvados, près de 300 personnes ont perdu la vie à cause d'explosifs laissés dans les champs ou les villages libérés. Paysans, pêcheurs et enfants ont payé le prix fort de ce danger invisible.
Pourquoi le déminage reste indispensable aujourd'hui
Même 80 ans après la fin de la guerre, la France continue de vivre avec des mines. Des particuliers possèdent même encore chez eux des obus actifs sans savoir que la corrosion en fait un objet instable et d'autant plus dangereux. Les démineurs neutralisent chaque année plusieurs munitions héritées du conflit. Leur mission reste essentielle pour éviter de nouveaux drames.
Si vous découvrez un objet suspect, surtout ne pas le toucher. Seuls les spécialistes sont formés et équipés pour sécuriser ces engins explosifs.
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