Leur couleur framboise les rend bien identifiables dans l'agglomération de Rouen. Les Lovélo sont partout : dans leur version électrique, pour la location longue durée, et dans leur version purement mécanique pour les Lovélo libre-service. Ils ont pris la suite en juillet 2023 de l'ancien système Cy'clic, qui n'a jamais rencontré son public. Plus simple d'utilisation avec l'application et un simple QR code à scanner pour déverrouiller un vélo, et surtout mieux dimensionné, Lovélo libre-service séduit. Déjà 625 000 trajets en 2025 à la mi-septembre, soit quasi 50% de plus que sur toute l'année 2024. Le service monte en puissance et les équipes de Citybike, qui gère le service pour le compte de la Métropole Rouen Normandie, ont dû s'adapter.
Une régulation complexe à prévoir
Trois personnes travaillaient pour Citybike en mai 2023. Elles sont désormais 17, dont une dizaine pour la régulation : c'est ce qui permet de faire en sorte que les 128 stations du réseau disposent toujours de vélos ou de places pour en déposer un. "On utilise un outil prédictif qui se base sur l'historique des trajets, ça permet d'anticiper les besoins", explique Frank Porta, directeur de service pour Citybike Normandie. Mais avec l'explosion du nombre d'utilisateurs, +36% en septembre par rapport à août, la modélisation a montré ses limites et les prévisions deviennent compliquées, ce qui explique quelques stations vides ou pleines ces dernières semaines. "On agit aussi manuellement, on regarde la carte tout le temps pour équilibrer l'offre." Les équipes arpentent donc le terrain pour déplacer des vélos entre les stations de 6h à 21h. Exemple avec la station de la gare qui se vide le matin mais ne se remplit jamais. "On amène entre 80 et 120 vélos par jour sur cette station", détaille Frank Porta. "Corneille, Rougemare, Boulingrin sont des stations en haut de côtes qui vont aussi se vider rapidement", appuie Allan Magnier, régulateur.
Une logistique considérable
Une logistique considérable donc. Les équipes interviennent chaque jour sur près de la moitié des 850 vélos de la flotte, soit pour les déplacer, soit pour des opérations de maintenance. C'est l'autre grande activité de Citybike. Des réparations ponctuelles sont menées avec deux mécaniciens mobiles qui interviennent directement sur le terrain. Et si les usagers constatent parfois quelques dysfonctionnements mineurs, chaque vélo fait pourtant l'objet d'une maintenance complète tous les deux mois. Deux mécaniciens sont en charge de cette mission à l'atelier du Petit-Quevilly. "On fait l'entretien complet et l'entretien électronique sur les menottes [la partie connectée du vélo, N.D.L.R.]", détaille Fabrice Benneton, mécanicien cycle. Avec l'usure, "on peut avoir les manettes de dérailleurs qui sautent, il faut changer les câbles de frein, vérifier les tensions de chaînes", indique le spécialiste qui, parfois, doit même refaire des vélos à neuf. Car certaines bicyclettes sont la cible d'actes de vandalisme. "Ça arrive dans toutes les villes où on intervient : des pneus crevés, des selles trouées… On le sait, on l'anticipe et on répare", rassure Frank Porta.
Des machines remplacées
Les machines irrécupérables ou volées sont remplacées. Seul hic, ces actes interviennent par vagues irrégulières parfois importantes. "On a eu déjà jusqu'à 60 vélos en deux semaines, ce qui congestionne le service car beaucoup de ressources sont mobilisées pour retrouver et réparer les vélos." Certaines stations particulièrement ciblées ont même fermé définitivement.
"Le bilan est positif et au-delà de nos espérances"
La Métropole Rouen Normandie, qui a voté la mise en place du service Lovélo libre-service, se félicite des résultats obtenus et, plus globalement, du développement de la pratique du vélo sur le territoire.
Il fallait rebondir après l'échec de Cy'clic, le service de location libre-service. "C'était trop petit, sous-dimensionné, il n'y avait pas assez de stations, le système d'accroche ne fonctionnait pas, rembobine Nicolas Mayer-Rossignol, le président de la Métropole Rouen Normandie qui a décidé du déploiement de Lovélo. On a voulu faire plus ambitieux. Aujourd'hui, le résultat est au-delà de nos espérances." Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Lancé en juillet 2023 avec 300 vélos, le service en compte désormais 850 sur 128 stations dans sept communes. A la mi-septembre, 625 000 trajets ont déjà été réalisés en 2025 contre 454 000 pour toute l'année 2024. Le nombre moyen de trajets par jour est en augmentation de 36% depuis la rentrée de septembre par rapport à août (3 800). Et, indicateur important, chaque vélo est utilisé en moyenne cinq fois par jour, contre à peine une fois pour l'ancien service Cy'clic. L'abonnement est à 25€ pour l'année pour un service qui doit coûter à la MRN 1,6 million d'euros en fonctionnement pour 2025.
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