Des palettes et des poubelles entravent symboliquement le passage. Un blocus s'est improvisé dès le petit matin, jeudi 2 octobre, devant le lycée Jean Prévost de Montivilliers, dans le cadre de la journée nationale d'action contre l'austérité budgétaire. Ou plutôt un barrage filtrant car, pour ne pas se mettre dans l'illégalité, les jeunes à l'initiative du mouvement n'empêchent pas ceux qui le souhaitent d'accéder à l'établissement.
Les adhérents de l'UL CGT d'Harfleur sont venus apporter leur soutien… Et une aide logistique aux jeunes. - Célia Caradec
Ils sont cependant plusieurs centaines, dans ce lycée qui compte plus de 1 300 élèves, à avoir renoncé à aller en cours. Vers 9h, entre 150 et 200 manifestants étaient encore devant les grilles, dont des enseignants grévistes venus en soutien, et des militants de l'Union locale CGT d'Harfleur, habituée aux actions symboliques les jours de grève nationale. Au micro, quelques jeunes se relayent pour rappeler leurs revendications.
"On veut être pris au sérieux"
"Le lycée n'avait pas été bloqué depuis quatre ans. Cette fois, on s'est dit que cela en valait la peine : c'est la crise, le budget de Bayrou est nul et risque de repasser, puisque le gouvernement va répéter la même politique" déplore Jeanne, élève en classe de Première. Classes trop chargées, coupes budgétaires dans l'éducation ou la culture, tri des élèves via le système Parcoursup, baisse du montant du Pass Culture et de l'aide Atout Normandie pour l'achat des manuels scolaires et soutien aux peuples opprimés comme à Gaza… Les motifs de grogne sont divers. "Je ne pense pas que l'on soit trop jeune pour manifester, nous sommes même la preuve que les jeunes s'intéressent à la politique", poursuit la jeune fille. "On est légitime de partager nos opinions, on veut que le gouvernement nous écoute et nous prenne au sérieux", ajoute une de ses camarades, Annie, le visage dissimulé sous un foulard.
Quelques palettes et poubelles entravent symboliquement les grilles. - Célia Caradec
Un mouvement de revendication dans le calme
Devant l'établissement, beaucoup d'élèves confient cependant avoir découvert le blocus à leur arrivée, vers 8h. "Je n'avais pas prévu de faire grève, mais je reste en soutien", explique un élève de Première peu au fait des revendications. "Le but de ce blocus c'est, pour ceux qui sont engagés, de se mobiliser, et pour ceux qui ne le sont pas, d'être amenés à s'y intéresser", résume Gabriel, qui se présente comme un élève de Terminale.
Le mouvement s'est déroulé dans le calme, sous l'œil attentif des forces de l'ordre, venues relever quelques identités, et des renseignements territoriaux.
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