C'était en 2018, les soignants de l'hôpital psychiatrique du Rouvray se mobilisaient pour réclamer plus de moyens et de meilleures conditions d'accueil pour les patients. Quatre salariés étaient allés jusqu'à entamer une grève de la faim face à l'immobilisme de la direction de l'époque. Face au retentissement médiatique de l'action des soignants, l'hôpital du Rouvray (CHR) et l'Agence régionale de santé (ARS) avaient alors consenti à un protocole d'accord, avec l'intermédiaire de la préfecture, concernant le financement de 30 postes supplémentaires d'aides-soignants et d'infirmiers ainsi que la création d'une unité d'accueil pour adolescents.
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Le protocole d'accord respecté
"A mon arrivée en 2022, le protocole avait été globalement tenu", assure le nouveau directeur de l'hôpital Franck Estève. "Les personnels avaient été recrutés et l'unité pour adolescents composée de 10 lits avait été aussi mise en place." Malgré tout, 4 ans après la crise sociale, le nouveau directeur devait encore faire face à des problèmes de suroccupation chronique des lits, problème déjà pointé du doigt par les partenaires sociaux au plus fort de la crise. "On avait encore à l'époque des lits supplémentaires, c'est-à-dire des lits de camp qu'on installait dans les chambres et qui venaient dégrader les conditions d'accueil des patients, on en avait jusqu'à 30", selon Frank Estève. Ces lits de camp ont tous disparu, assure le directeur. Conséquence d'une réorganisation "plus rigoureuse" des services de soins non programmés. "Depuis un an, les taux d'occupation se sont nettement améliorés, on est souvent plein à 99% mais on ne se retrouve plus en suroccupation."
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Suroccupation des lits et manque de moyens pour l'ambulatoire
"Les tensions sur les lits perdurent", constate au contraire Etienne Corroyer, infirmier et secrétaire de la section CFDT à l'hôpital du Rouvray même si le soignant reconnaît que la situation s'est améliorée par rapport à l'époque. "Le problème désormais c'est que nos structures ambulatoires manquent toujours de moyen et leurs délais de prises en charge sont trop longs." Faute de place dans les centres médicaux psychologiques, des patients se tournent alors vers les urgences hospitalières du Rouvray, provoquant cette suroccupation.
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De plus, pour Etienne Corroyer, l'unité pour adolescents, "arrivée tardivement", ne répond "que partiellement au besoin" du fait notamment de la fermeture temporaire de l'unité pédopsychiatrie en début d'année. "Mathématiquement l'unité pour adolescents a dû rabaisser sa moyenne d'âge et cela crée d'autres problèmes d'accueil." Sa réouverture est envisagée à la fin de l'année 2025.
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