Bâtisse datant environ de 1460 et classée au titre des Monuments historiques depuis 1953 cherche repreneur, surface de 542m2 en comptant le jardin. Non, ce n'est pas une blague : la Maison des Quatrans, à Caen, propriété de la Région Normandie, est sur le marché. Pas détruite par les bombardements de 1944, elle semble seule dans son monde, face au château, entourée de constructions plus récentes. La Maison des Quatrans, qui tire son intitulé d'une confusion avec un autre hôtel, est tellement iconique qu'elle a donné son nom au quartier tout entier.
Cette vue-là est bien moins connue. Surprise, pas de colombages rouges à l'arrière du bâtiment. On y trouve même un petit jardin, pas contemporain de la maison, avec quelques vestiges détruits par les bombardements.
La Maison des Quatrans s'étire sur plusieurs étages. Vincent Aubin, chef du service patrimoine à la Région Normandie, est l'un des rares à pouvoir y entrer. Elle est sécurisée par des alarmes, et n'accueille plus personne.
Au premier étage, plusieurs peintures sont à apprécier, dont celle-ci, directement sur le plafond. Il s'agit de la Renommée tenant les armes de la famille Le Boucher, qui daterait de la deuxième partie du XVIe siècle.
Une construction typique de la période médiévale caennaise, avec à chaque étage une cheminée, parfois très décorée. Les escaliers, rudimentaires, rendent le bâtiment non adapté pour accueillir du public.
Plus de 500 ans d'histoire… à prolonger !
"Elle a été construite pour un riche tanneur, Michel Le Fevre", renseigne Vincent Aubin, chef du service patrimoine à la Région. "Après la Seconde Guerre mondiale, c'est le ministère de la Culture qui en prend possession", poursuit le guide. La Maison des Quatrans abrite ainsi le siège de la Drac Normandie, la Direction régionale des affaires culturelles, avant qu'à la fin du XXe siècle la Région ne s'empare des lieux. Siège de plusieurs associations, elle deviendra ensuite l'antre de la Direction des transports publics routiers, jusqu'à il y a peu. Jugée non fonctionnelle pour accueillir du public, notamment les personnes à mobilité réduite, ou trop peu sécuritaire, la Maison des Quatrans est désormais vide. En attendant un repreneur…
Au fond du jardin se trouve le lapidaire avec quelques vestiges.
De vieilles armoires ou de vieux placards en bois peuplent les lieux.
Le futur propriétaire aura une vue privilégiée sur les remparts du château de Caen.
Il suffit de changer de pièce pour changer de vue… Et observer l'église Saint-Pierre.
Le portail de la Maison des Quatrans.
Une autre peinture, dans la pièce principale du rez-de-chaussée.
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Pourriez-vous mener un peu plus l'enquête et nous préciser le prix demandé pour cette aimable bicoque ?
Cette maison est vraiment une rescapée, sinon une survivante qui témoigne aussi de la reconstruction de la ville de Caen après les dégâts subis pendant la 2ème partie de la Guerre de Cent ans et après: c'est la reconstruction du XVe siècle avec laquelle dialogue brutalement la reconstruction en béton du XXe siècle. Elle a failli s'effondrer pendant les travaux de restauration des années 1950: la superbe tourelle en pierre en encorbellement qui surmontait la vis d'escalier et qui dominait les toits a été supprimée. Et maintenant: que fait-on? Ce lieu emblématique du patrimoine architectural d'une ville qui a tant souffert doit rester ouvert au public. La maison des Quatrans ne doit pas finir comme l'hôtel de Thaon privatisé ou pire comme le pavillon de Beuverelu désormais enfermé derrière un mur en parpaings et une grille en tôle et du PVC aux fenêtres: la ville de Caen n'a toujours pas de lieu pour mettre en valeur sa riche histoire. Avec l'hôtel d'Escoville, la maison des Quatrans et les anciennes églises St Etienne le Vieux, St Sauveur du Marché et St Nicolas, nous aurions un parcours de visites et d'expos idéal: un peu d'imagination au pouvoir ça nous ferait du bien!