Cette fois, c'est parti ! La 9e édition d'Un été au Havre débute samedi 28 juin dans la cité océane. Le parcours estival d'art contemporain sera visible gratuitement jusqu'au 21 septembre. Neuf nouvelles œuvres sont installées dans l'espace public, de la plage à la gare en passant par le quartier Danton ou l'hôtel de ville.
Des jardins suspendus au quartier Danton
On y verra notamment les impressionnantes Portes de Mossoul, de Louis-Cyprien Rials, installées aux Jardins Suspendus. Un hommage à cette ville irakienne détruite en 2017 après son occupation par les terroristes de Daesh. Devant l'université, sur le campus Lebon, une fontaine-galet baptisée Niki, conçue par Didier Marcel. L'artiste s'est inspiré d'un galet trouvé sur une plage dont la forme rappelle celles des célèbres Nanas de la sculptrice Niki de Saint Phalle.
Gaël Charbau, directeur artistique, parle des Portes de Mossoul
Le vent du Havre
Autre œuvre pérenne, A revers, rêvera, du duo Bureau Idéal, qui revisite le kiosque de la plage, inspiré par le mouvement et les flux des oiseaux migrateurs. "Ce qui nous a frappés en arrivant au Havre, c'est le vent, explique François Bonnot, l'un des deux artistes. Cette structure est très fluide en mouvement, contrairement au reste de l'architecture qui est très orthogonale. Cela nous a intéressés de lier ces deux aspects."
Des cabanes de plage
Dispersées en ville, des cabanes de plage sont sorties de leur écrin de galets. A l'intérieur, les photographes Elsa & Johanna proposent des dioramas, c'est-à-dire des saynètes composées d'une succession de panneaux photographiques. "Nous voulions créer des œuvres qui peuvent dialoguer avec le passant, un travail qui parlerait à tous les âges", indique Johanna Benaïnous, inspirée par l'intimité des cabanes de plage qui se dévoilent aux yeux du promeneur. Cet ensemble d'œuvre s'intitule A cabin with a view.
Des cabanes de plage ont quitté le littoral… A l'intérieur, des dioramas façon pop-up. - Célia Caradec
Dans les rues piétonnes et au marché aux poissons, Juliette Hauguel propose une série de panneaux directionnels indiquant des rues fictives, au nom de personnalités féminines bien réelles. "Nos rues gardent encore aujourd'hui des noms masculins, je voulais dénoncer cela. Beaucoup de femmes dans l'histoire ont été oubliées alors qu'elles ont fait des choses extraordinaires", confie l'artiste, étudiante à l'ESADHaR, école d'art et de design basée au Havre.
Le programme du samedi 28 juin
Toute la journée, des navettes gratuites permettront de voyager d'œuvre en œuvre. Plusieurs performances sont aussi au programme :
- 11h30 : performance dansée autour de la levée des voiles de Nefeli Papadimouli à la Résidence Le Blason.
- 14h : projection du film Tempesta, suivie d'un échange avec l'artiste, à la galerie du Théâtre de l'Hôtel de Ville.
- 16h : concert du duo Here and Now au pied des Portes de Mossoul, belvédère des Jardins Suspendus.
Dans la cour résidence Blason, ancienne caserne de pompiers transformée en logements, Nefeli Papadimouli a imaginé Sails, composée de grandes voiles de 10m de haut. "Les voiles, teintes à la main, au pinceau, révèlent le mouvement des corps, du vent et laissent briller le soleil en transparence. Avec les couleurs, j'ai essayé d'évoquer les différents couchers de soleil des ciels du nord", souligne cette artiste d'origine grecque.
Nefeli Papadimouli présente aussi des costumes dans la galerie de la résidence. - Célia Caradec
Expériences visuelles et sonores
Egalement étudiante à l'ESADHaR, Méline Grellier a investi le 17e étage de la tour de l'Hôtel de Ville avec une œuvre sonore. "Pour moi la dimension maritime est très liée au Havre. Je suis allée capter les sons de la plage, des galets, des sirènes de paquebots, du port… Je les ai réinterprétés, modifiés, pour créer une grande composition évolutive et connectée en temps réel à la hauteur de la marée." Selon l'heure à laquelle on l'écoute, avec des casques immersifs, cette nappe sonore ne sera donc jamais la même. Cette œuvre, installée sur un site qui offre une vue à 360° sur la ville, n'est accessible que sur inscription.
Méline Grellier évoque Le Marégraphe, son oeuvre sonore
Deux expériences complètent le programme 2025. A la maison de l'Eté, place Perret, on découvre l'installation La forme d'une ville (2025-2049), de Grégory Chatonsky, qui continue de travailler autour d'un Havre fantasmé par l'intelligence artificielle. Au Théâtre de l'hôtel de ville, le film Tempesta, de Mali Arun, fait écho au mythe de Prométhée et à l'histoire de la destruction du Havre.
Le film "Tempesta" a été réalisé à Antifer mais aussi au sein de l'ancien hôpital allemand. - Célia Caradec
Pratique. Un été au Havre, du samedi 28 juin au dimanche 21 septembre dans le centre-ville du Havre. Gratuit. Détail des œuvres et parcours sur uneteauhavre.fr.
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