Pour certains étudiants, les recherches de logements commencent déjà en ce mois d'août. La situation est particulièrement tendue pour les internes en médecine : ces étudiants de 6e année, affectés dans un établissement hospitalier à l'issue des Epreuves dématérialisées nationales (EDN), voient leur ville et leur spécialité dépendre directement de leur classement. Selon Olivier Dosseh, jeune cardiologue libéral installé depuis mai 2025 à la clinique de l'Europe à Rouen, "c'est à partir de là que commencent les premières difficultés".
Face à ces obstacles, il a lancé en février HomeDoc, une plateforme de mise en relation entre propriétaires de logements et internes en médecine. Les propriétaires postent leurs annonces et les étudiants inscrits reçoivent une notification par mail pour candidater. "Tout se fait par mail", précise Olivier Dosseh, ce qui évite au propriétaire d'être "harcelé" de messages. Les premières annonces ont été publiées début avril : 250 biens y figurent déjà, pour environ 15 mises en relation effectives sur lesquelles il perçoit une commission. On estime entre 35 000 et 40 000 le nombre d'internes en médecine en France, et environ 60% changent de ville à l'issue du concours.
"Actuellement il y a une forte pression locative en France avec un déséquilibre entre la demande et l'offre, ce qui fait qu'on peut avoir du mal à trouver un logement à l'issue du concours", constate le jeune praticien. Pire, cette problématique de logement influencera non seulement le choix de ville mais aussi le choix de spécialité des futurs médecins dans un contexte de multiplication des déserts médicaux en France.
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Olivier Dosseh, fondateur de HomeDoc
S'il ne regrette pas son installation à Rouen, Olivier Dosseh, Francilien d'origine, avait pensé un temps s'installer à Tours mais a préféré finalement la capitale normande pour des questions de proximité. "C'était plus facile pour faire les allers-retours afin de visiter les appartements." En plus de ces premières contraintes au sortir de l'EDN, les internes sont confrontés à d'autres difficultés au cours de leur cursus. "On a aussi les stages dans les hôpitaux périphériques (de 6 mois) qui sont obligatoires et synchronisés de manière nationale, ce timing fait qu'il y a beaucoup d'internes qui cherchent en même temps." Les premiers stages débutant en novembre, la plupart des logements étudiants sont pris d'assaut pendant l'été par celles et ceux qui reprennent en septembre. Il y a également les stages hors subdivision ou inter-CHU. A cette occasion, "j'aurais pu retourner à Paris pour un stage à l'institut Curie réputé pour la cancérologie mais j'avais déjà acquis ma résidence principale à Rouen et il était trop difficile de trouver un logement sur une période de 6 mois et aux bonnes dates".
Olivier Dosseh, fondateur de HomeDoc
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