Naufrage du Breiz au large de Lion-sur-Mer. "Un sentiment d'écœurement" pour les professionnels de la mer

Cinq personnes sont convoquées devant le tribunal du Havre en octobre prochain, dans le cadre du naufrage du Breiz survenu en janvier 2021 au large de Lion-sur-Mer, dans lequel trois marins avaient péri. Parmi elles, un sauveteur en mer de la SNSM de Ouistreham. Chargé du remorquage du chalutier, le capitaine du canot tout-temps de la station de Ouistreham est poursuivi pour homicide involontaire et "faux en écriture".

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"Des bénévoles qui risquent leur vie"

Cette nouvelle convocation judiciaire crée de l'émoi auprès des habitués du quai de Ouistreham. Les professionnels de la mer se disent "écœurés", à l'image de Daniel Legrand, président de l'association pêche plaisance Ouistreham. "C'est un sentiment d'écœurement car ce sont des gens bénévoles qui risquent leur vie à tout moment. Ils prennent de très gros risques pour effectuer des sauvetages, dit-il, tout en mesurant ses propos. C'est normal que la justice rentre en compte, mais je pense qu'il faut un certain niveau de tolérance auprès de ces personnes volontaires."

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Des vocations à la SNSM menacées ?

Les 110 adhérents de l'association, dont 85 propriétaires de bateaux amarrés dans le port de plaisance de la commune, se disent "choqués". Daniel Legrand est aussi inquiet pour l'avenir de cet engagement bénévole. Selon lui, cette affaire judiciaire pourrait cristalliser les vocations à la SNSM. "On se pose des questions pour notre sécurité en mer. Si la mer est déchaînée, ce n'est pas avec nos embarcations de 7 m de long que l'on peut secourir des collègues. Il n'y a que la SNSM qui peut nous aider !" Benoit Nadeau, propriétaire du chalutier Lalfa 2 le rejoint : "Je pense que cela peut affecter le recrutement."

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L'audience aura lieu les 2 et 3 octobre prochains, au Havre. Contactée, la SNSM n'a pas souhaité s'exprimer. Une consigne en ce sens a été donnée au niveau national.