La hausse ne sort pas de nulle part. A compter du 1er janvier 2026, toutes les collectivités devront analyser systématiquement la présence de PFAS dans l'eau potable. Ces substances chimiques, extrêmement persistantes, sont présentes partout dans l'environnement et font désormais l'objet d'un encadrement sanitaire beaucoup plus strict.
Pour être conforme, l'eau distribuée devra respecter un seuil maximal très bas pour plusieurs de ces molécules. Résultat : de nombreux réseaux vont devoir être adaptés, modernisés, voire totalement repensés. Et ces travaux ont un coût, qui se répercute mécaniquement sur la facture finale.
Ces informations sont issues d'enquêtes et d'analyses relayées par Le Parisien.
PFAS : des polluants invisibles qui bouleversent le prix de l'eau
Surnommés "polluants éternels", les PFAS sont utilisés depuis des décennies dans l'industrie, l'agriculture ou encore les produits du quotidien. Leur particularité : ils ne se dégradent quasiment pas et traversent facilement les systèmes de filtration classiques.
En Normandie, comme ailleurs, les installations actuelles ne sont pas toujours capables de les éliminer efficacement. Pour y parvenir, il faut désormais recourir à des technologies avancées : charbon actif à renouveler régulièrement, filtration membranaire ou encore osmose inverse. Des solutions efficaces, mais lourdes financièrement.
Facture d'eau en Normandie : de combien l'augmentation pourrait-elle être ?
Difficile d'annoncer un chiffre unique tant les situations varient d'un territoire à l'autre. Mais une tendance se dessine clairement : le prix de l'eau augmente déjà, et cette nouvelle contrainte réglementaire accentue le mouvement.
Ces deux dernières années, la facture a progressé de manière significative au niveau national. Avec l'arrivée des contrôles PFAS, les projections évoquent des hausses supplémentaires dans les années à venir, pouvant représenter plusieurs euros par mois pour un foyer, selon les investissements nécessaires.
En Normandie, où de nombreuses communes reposent sur des réseaux locaux ou intercommunaux, l'impact pourrait être plus marqué dans les zones rurales que dans les grandes agglomérations.
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Petites communes normandes : un défi financier colossal
C'est l'un des points les plus sensibles du dossier. Pour les grandes structures, les investissements peuvent être étalés et mutualisés. Pour les petites communes normandes, en revanche, le modèle économique devient beaucoup plus fragile.
Installer des systèmes de dépollution performants représente parfois des centaines de milliers, voire des millions d'euros, difficilement absorbables par des budgets déjà contraints. Sans aides spécifiques, certaines collectivités redoutent de devoir faire porter l'effort directement sur les habitants.
Une eau plus propre, mais à quel prix pour les habitants ?
Sur le plan sanitaire, l'objectif est clair : garantir une eau de meilleure qualité, avec moins de substances indésirables. A terme, cela pourrait aussi réduire l'usage de traitements comme le chlore et améliorer le goût de l'eau du robinet.
Mais cette amélioration a un revers : ce sont les consommateurs qui financent l'essentiel des travaux. Une situation qui suscite de plus en plus d'incompréhension, alors même que la pollution à l'origine du problème ne provient pas des usagers eux-mêmes.
Vers de nouvelles règles encore plus strictes sur l'eau potable ?
Et ce n'est sans doute pas fini. Les autorités sanitaires travaillent déjà sur l'intégration de nouvelles molécules PFAS dans les contrôles obligatoires, dont certaines sont présentes dans la grande majorité des échantillons analysés.
A moyen terme, les seuils pourraient encore être abaissés, entraînant de nouveaux investissements et, potentiellement, de nouvelles hausses tarifaires. Un scénario qui inquiète de nombreuses collectivités normandes, prises entre exigences sanitaires et pression budgétaire.
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