Cette scène "n'aurait jamais dû avoir lieu", lance le substitut du procureur d'Argentan, Sébastien Chesneau, alors que les deux chasseurs qui avaient abattu un cerf dans la propriété ornaise de Luc Besson ont été jugés par le tribunal correctionnel d'Argentan, mardi 9 décembre. Les faits remontent au mois de février 2025.
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"C'est odieux"
Le 21 février, à Cisai-Saint-Aubin (Orne), deux hommes avaient illégalement abattu un cerf dans une propriété privée appartenant au réalisateur Luc Besson. Ils avaient utilisé une dague, une sorte de poignard avec lequel il est interdit de tuer un animal. La mère du cinéaste, sur place au moment des faits, avait filmé la scène grâce à son téléphone et la vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux.
Présent au tribunal mardi 9 décembre, Luc Besson a déclaré que les deux chasseurs avaient tué le cerf "comme des sauvages, en entrant chez une dame de 85 ans sans rien lui demander. Elle n'a jamais demandé qu'on l'achève. C'est odieux."
"On n'est pas des voyous"
Un des deux chasseurs poursuivis a expliqué au tribunal avoir été "obligé de tuer" l'animal car celui-ci "souffrait et agonisait sur la terrasse. Il fallait abréger ses souffrances", s'est défendu l'homme de 41 ans avant d'ajouter que "le cerf aurait pu être dangereux pour Madame, qui était de sortie. Je comprends que cela peut être traumatisant. On n'est pas des voyous." L'inspecteur de l'Office français de la biodiversité (OFB) a lui estimé que le cerf "n'était pas mortellement atteint" et qu'il n'était donc pas nécessaire de l'achever.
Dans ses réquisitions, le procureur Sébastien Chesneau a souligné l'importance de la sécurité dans la chasse, insistant sur le fait que les deux hommes étaient entrés illicitement sur la propriété d'autrui. "Il n'y a pas de blessure mortelle après analyse, hormis le coup de dague", a également confirmé le magistrat.
Verdict le 20 janvier
Outre des amendes et un stage de sensibilisation, le magistrat a requis un retrait du permis de chasse pour les mis en cause avec interdiction de le repasser pendant un an. La défense de Luc Besson a de son côté demandé un euro symbolique pour le réalisateur et sa mère. Le jugement a été mis en délibéré au 20 janvier, à 14h.
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