12h30 sur l'aire d'autoroute de l'A13 de Rosny-sur-Seine nord. Eric Orta, chauffeur routier du Havre, prend sa pause déjeuner. "Pour moi, c'est un gain de temps, c'est beaucoup plus fluide et il y a moins de bouchons", lance-t-il sans détour. Ce professionnel de la route est quasiment chaque jour sur l'A13 entre Paris et la Normandie. Et il a apprécié le changement depuis le passage en flux libre, en décembre 2024. Les cinq barrières de péage de l'A13 et l'A14 ont sauté pour être remplacées par des portiques automatiques qui lisent les plaques d'immatriculation. L'usager paye en ligne, via le télépéage ou dans un bureau de tabac du réseau Nirio. "Il ne faut juste pas oublier. Ça m'est arrivé deux fois, on paye le PV, tant pis !", sourit fataliste Adrien Surducan, un autre usager qui promet que l'on ne l'y prendra pas une troisième fois. Pour les équipes de la Sanef, le concessionnaire de l'A13 et de l'A14, cet anniversaire du flux libre est l'occasion d'un bilan positif. Le groupe s'est même offert un sondage Opinionway réalisé en octobre et novembre sur 2 326 automobilistes dans la France entière pour énoncer, chiffres à l'appui, ledit bilan. 84 % des personnes interrogées perçoivent le péage en flux libre comme une réelle amélioration. Pour ce qui est des usagers de l'A13, 73 % sont satisfaits de leur expérience du péage en flux libre. Ils mettent en avant la réduction des embouteillages à 88 %, le gain de temps à 85 %, la diminution des risques d'accident à 64 % et les économies de carburant à 60 %. Il faut dire que "le passage à la barrière de péage est vu comme négatif par une partie des usagers", insiste Charlotte Cahuzac, directrice adjointe d'Opinionway.
Plus de fluidité ?
Un tiers parle d'un stress généré par le passage au péage, 34 % de l'incertitude sur la voie à choisir et 46 % de difficultés à s'arrêter à la bonne distance de la borne. "C'est vrai que vous aviez toujours quelqu'un qui se mettait dans la mauvaise file, on y passait une plombe", confirme à la pompe à essence Sophie Dupont, une usagère. "En termes de paiement et d'appropriation, les usagers de l'A13 se sont mis rapidement au nouveau système qui apporte de la fluidité et de la sécurité", se réjouit Arnaud Quémard, le directeur général de la Sanef. Encore faut-il bien penser à payer. 95 % des paiements se font dans les temps, assure la Sanef. 61 % de ces paiements sont en fait automatiques, grâce à un badge de télépéage, dont l'utilisation a augmenté de sept points en un an. Pour le reste, 97 % des paiements se font sur le site internet de la Sanef et 3 % dans les bureaux de tabac du réseau Nirio. 1,6 million de comptes client ont été créés sur le site de la Sanef qui est passé d'un site vitrine à l'un des plus importants sites marchands de France. Pas de bug majeur à ce stade, assure l'entreprise. La technologie existe depuis plus de 20 ans dans certains pays, où le flux libre est complètement intégré culturellement. Attention en revanche aux arnaques : des SMS frauduleux circulent avec parfois des données personnelles comme le nom ou la plaque d'immatriculation du véhicule, ainsi que les jours de passage sur l'autoroute, voire de faux sites destinés à dérober de l'argent. "Nous sommes victimes aussi de ces arnaques. Nous, on porte plainte, et on peut communiquer. Il faut le dire. Nous n'envoyons jamais de SMS, ce sont forcément des faux !", indique le directeur général, qui assure qu'aucune donnée personnelle n'a pu être dérobée par le site de la Sanef.
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