Devant les bureaux de la direction, les salariés font entendre leurs réclamations. Lundi 24 novembre, plus de 200 salariés du centre hospitalier intercommunal Alençon-Mamers (Chicam) se sont rassemblés à Alençon. Au même moment, la direction présentait son projet de reconstruction du futur hôpital en présence d'Hervé Morin, président de la Région Normandie, et de plusieurs élus locaux. Pour le personnel, ce grand chantier ne répond pas à leurs préoccupations quotidiennes, à savoir des suppressions de postes, fermetures de lits et conditions de travail qui se dégradent.
Les pancartes sont brandies : "Stop maltraitance, plus de patients et soignants" et "Soignants supprimés, patients en dangers, mort assurée. A l'aide". - Lucie Peudevin
"C'est très anxiogène"
Sur le parvis, pancartes à la main, les soignants expriment un profond mécontentement. Ils dénoncent un manque d'écoute et d'informations de la part de leur direction. "C'est très anxiogène. On ne voit jamais la direction, la seule chose qu'on a, ce sont des bruits de couloir", confie un professionnel de santé, qui préfère garder l'anonymat par peur de représailles.
Plus de deux cents salariés se sont réunis devant les bureaux de la direction de l'hôpital d'Alençon. - Lucie Peudevin
L'établissement traverse une période économique critique. "Nous allons redoubler d'efforts pour communiquer avec les équipes mais nous avons l'obligation de faire cette mutation de l'hôpital", affirme le directeur du Chicam, Patrick Faugerolas. L'an dernier, l'hôpital n'avait pas pu honorer plus de 25 millions d'euros de charges fiscales et salariales.
Un nouvel hôpital pour 2031
Alors que le site actuel se situe en zone inondable et fait face à d'importants problèmes techniques et financiers, les travaux du futur hôpital doivent démarrer en 2028 pour une ouverture prévue en 2031. Il offrira "plus d'offres en cancérologie, en chirurgie ambulatoire et en obstétrique", détaille François Mengin-Lecreulx, directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de Normandie.
Alors que les élus locaux s'apprêtaient à présenter le projet du nouvel hôpital d'Alençon, le personnel de santé faisait entendre ses revendications lundi 24 novembre. - Lucie Peudevin
Pour l'heure, les salariés sont dubitatifs. "On ne peut être que satisfait d'un nouvel hôpital, mais pas à n'importe quel prix. Pour l'instant, nous voyons les suppressions de postes. Ce n'est plus possible, nous ne pouvons pas nous occuper des patients correctement", témoigne Sylvie, syndiquée de Force ouvrière qui n'a pas tenu à préciser son nom de famille.
Les salariés ont commencé une grève illimitée le 23 octobre. A ce moment, ils se mobilisaient déjà contre les suppressions de postes, la baisse du nombre de lits ou encore la fusion de services envisagée.
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