Des rubalises "Gendarmerie nationale - zone interdite" ont été déployées dans une partie de la cour de récréation du collège Le Grand Champ de Grez-en-Bouère, vendredi 14 novembre : un meurtre a été commis. Devant les regards interloqués de leurs camarades, 12 élèves en blouse blanche, accompagnés de leurs professeurs de science et de techniciens en identification criminelle de Laval, entrent sur la scène de crime.
Première chose à faire : analyser l'extérieur avant d'entrer sur la scène de crime.
Ils relèvent d'abord différents éléments, comme des taches de sang et des empreintes digitales sur une porte, avant d'entrer dans une salle de l'établissement où un mannequin gît. Les élèves réalisent la même opération à l'intérieur, prélèvent des échantillons de sang et de poils, et photographient les traces de pas ensanglantées. Ce scénario a été construit dans le cadre du dispositif national "Experts à l'école", fruit d'un partenariat entre l'Education nationale et l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.
Pièce d'identité, clés de voiture et autres objets de la victime ont été récupérés.
Une application concrète des sciences
Parmi 40 établissements en France, le collège de Grez-en-Bouère participe pour la 3e fois à ce projet, avec le soutien de la gendarmerie de la Mayenne. Il a pour objectif de "croiser des projets disciplinaires, en l'occurrence notamment des programmes de 3e, et des activités professionnelles", explique Fabien Audy, directeur académique de la Mayenne (Dasen).
Les collégiens de Grez-en-Bouère attentifs aux explications d'une technicienne en identification criminelle de Laval.
"La police technique et scientifique fait appel à des disciplines comme la chimie, la physique, la biologie ou l'entomologie, présente le colonel Xavier de Bonviller, commandant du groupement de gendarmerie de la Mayenne. Cela permet de montrer aux élèves une application concrète dans un métier concret de toutes ces disciplines."
Douze élèves, dont 10 filles, de 4e et de 3e font partie de la 3e édition du programme "Experts à l'école".
"J'envisage de faire ce métier"
L'opération vise aussi à "faciliter l'accès aux sciences", selon le Dasen, et "susciter des vocations" pour le colonel. L'objectif a été atteint. Milo Langevin, élève de 2nde générale, a participé aux deux premières éditions. "La première année, on a enquêté sur un squelette découvert sur un buisson. On a déterminé, par exemple, que c'était un homme grâce à l'angle du bassin. Grâce aux douilles, on a pu retrouver l'arme du crime et grâce aux empreintes sur le téléphone, on a pu identifier la victime", se souvient-elle.
Milo Langevin a participé aux deux premières éditions du projet "Experts à l'école".
Alors en classe de 4e, elle a découvert des notions scientifiques normalement abordées en 3e. Outre la confiance en soi et l'autonomie gagnée, "ça m'a aussi permis de découvrir ce métier que j'envisage de faire", souligne la lycéenne.
Comme elle lors des précédentes années, les 10 filles et 2 garçons participant vont analyser, à raison de 2h par semaine, chaque élément qu'ils ont relevé de la scène de crime pour résoudre le meurtre à la fin de l'année scolaire.
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