C'est une belle histoire en ces temps de difficultés économiques dans le secteur de la restauration. Le XXI, rue aux Ours à Rouen, restaurant inclusif employant une dizaine de personnes pour la plupart en situation de handicap mental était au bord de la faillite. Il est parvenu à sauver rapidement son commerce grâce à un élan de solidarité soudain des clients. Faisant face à un trou de 20 000 euros sur sa trésorerie du fait d'une baisse drastique de la fréquentation, l'établissement a lancé courant octobre un appel aux dons et aux réservations afin de sauvegarder les emplois. Moins de deux semaines plus tard, et grâce à plus de 15 000 euros de dons, le XXI a pu enfin stabiliser ses finances. La devanture affiche même complet depuis plusieurs jours. Cet élan de solidarité immédiat n'a pas laissé insensible Gauthier Hauguel, serveur au XXI et porteur de trisomie 21 : "Ça fait vraiment plaisir, tous ceux qui nous mettent des dons, qui réservent sur Internet, je voudrais leur dire merci pour le soutien." Le jeune s'autorise à rêver et envisage la suite. "Je parle beaucoup de mes rêves c'est vrai, en fait j'aimerais ouvrir mon propre restaurant." Féru de musique, Gauthier aimerait allier concert et restauration dans son futur commerce.
Des clients bienveillants et satisfaits
Véronique Spiers, employée depuis l'ouverture du restaurant en 2021, ne gâche pas son plaisir. "On est complet tous les jours et toute la semaine et ça fait du bien, on est tous heureux." Malgré son handicap, la jeune serveuse qui gère la salle et le bar, est à l'aise avec les clients. Son arme favorite : le sourire. "J'aime beaucoup le contact avec les clients, je suis toujours de bonne humeur, la vie est belle !" Cette bienveillance, les clients la leur rendent bien.
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"On a entendu dire qu'il y avait des difficultés et donc on s'est dit qu'on allait y retourner, en plus on était tellement content la première fois", déclare Michelle Avis, une des clientes qui profitait de l'occasion pour fêter son anniversaire. "C'est tellement bien pour ces jeunes qui sont en difficulté, l'expérience est à renouveler." Pour d'autres, c'est une première. "Bien qu'ils soient atteints de certains troubles, les employés sont investis, je ne vois pas vraiment de différence. C'est très bon et je pense que ça vaut la peine de soutenir ce restaurant", déclare Shadrach Tinga Kotto, 18 ans, venu avec sa petite amie.
S'il est sauvé aujourd'hui, le restaurant reste fragile, ses gérants et employés appellent à poursuivre cet effort de solidarité. "Il faut que les gens continuent de venir nous voir, il faut faire vivre ce restaurant pour les salariés", explique Hélène Lachèvre, cheffe de salle qui s'occupe d'encadrer l'équipe.
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