Etre en "mort sociale", cela veut dire que nous sommes sans ou quasiment sans contacts avec les différents cercles de sociabilité (familial, amical, voisinage, associatif). Pour la mesurer, l'association des Petits Frères des Pauvres a publié un baromètre sur la solitude et l'isolement des plus de 60 ans. Le constat, en France, est que 750 000 personnes sont considérées comme étant en "mort sociale". Cela représente 4% des 18 millions de plus de 60 ans vivant dans l'Hexagone.
La Normandie est un mauvais élève sur ce sujet. Selon ce baromètre, publié lundi 29 septembre, la région est la deuxième la plus impactée avec 8% de la population de plus de 60 ans. Une situation qui s'explique par "une forme d'isolement géographique", selon Raymond Penhard, directeur de la Fraternité Régionale Normandie des Petits Frères des Pauvres. "Dans la région, 9 communes sur 10 sont situées en zone rurale. Cet éloignement des zones urbaines fait que les personnes sont plus facilement éloignées des réseaux de sociabilité." Il précise également que la région vieillit et que "les jeunes rejoignent facilement les grandes villes pour du travail ou des études".
Quelles solutions ?
Pour Raymond Penhard, "les perspectives ne sont pas très réjouissantes. En 2021, il y avait 3% de personnes en mort sociale chez les plus de 60 ans en Normandie. Aujourd'hui, on est à 8%, et l'on peut penser que dans les 5 ans à venir, le nombre va nettement augmenter". L'association estime d'ailleurs à un million le nombre de personnes dans cette situation d'ici 2030.
Pour casser cet isolement, des initiatives sont mises en place par les associations et collectivités locales, "en allant vers les personnes qui ne viennent pas vers nous et qui sont dans les zones les plus reculées". De son côté, les Petits Frères des Pauvres ont notamment mis en place le dispositif "Baraque à Frat". C'est un dispositif itinérant qui existe aussi en Normandie : "Avec un véhicule, des bénévoles vont dans les petits villages pour déployer des animations ou aider dans des démarches", ajoute le directeur de la Fraternité de Normandie. La "Baraque à Frat" est aujourd'hui déployée dans le Pays de Bray, autour de Gournay en Bray, et dans le Pays d'Auge, autour de Mézidon Vallée d'Auge.
"On peut tous lutter contre l'isolement, et cela tient sur l'attention que nous pouvons porter sur nos aînés. Si tout le monde se déplace ou appelle un proche qui habite près de chez soi ou un peu plus loin, ce serait déjà un point positif. Avec cela, on pourrait peut-être faire diminuer le nombre de personnes âgées en situation de mort sociale", conclut Raymond Penhard.
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