La production d'énergie renouvelable s'accélère en France, et l'agrivoltaïsme s'étend sur le territoire normand. Ces panneaux photovoltaïques qui cohabitent avec une production agricole fleurissent… Parfois trop vite, au détriment de l'agriculture normande, "un trésor à protéger", selon le président de Région Hervé Morin. Alors une doctrine normande a été présentée lundi 22 septembre par la Région et les Chambres d'agriculture.
Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre d'agriculture du Calvados, Hervé Morin, président de la Région Normandie, et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région, en charge de l'agriculture.
La production laitière pourrait en pâtir
"Face à la prolifération de l'agrivoltaïsme, on fixe un cadre pour préserver le potentiel agricole de la région", introduit Hervé Morin, qui refuse de voir "des champs entiers transformés en champs de panneaux photovoltaïques." Aujourd'hui, les énergéticiens démarchent les agriculteurs, leur promettant des revenus importants pour la location de leurs parcelles. D'ailleurs, poser un panneau au sol coûte 30% moins cher que sur le parking d'un supermarché. "Je ne veux pas que l'agrivoltaïsme soit l'alibi des agriculteurs : on met quelques vaches en dessous et on se satisfait des revenus."
Hervé Morin
Alors cette doctrine entend poser plusieurs cadres. Premièrement, la Région veut limiter la couverture au sol à 25% de la surface, contre 40% selon la règle nationale. Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre d'agriculture du Calvados, mise aussi sur "l'acceptabilité" d'un projet. "Des concitoyens peuvent accepter quelques panneaux en face d'eux. Des dizaines ou des centaines, ce sera compliqué."
Partager les richesses
Ces projets "acceptables" doivent offrir un complément de revenus à l'agriculteur, mais pas au détriment de sa production. D'ailleurs, exit les "projets gigantesques". Cette doctrine préfère voir plusieurs petits agriculteurs en profiter un peu, plutôt que d'en voir deux ou trois s'approprier tous les revenus.
Aujourd'hui, chaque projet d'agrivoltaïsme est soumis à l'avis de conformité rendu par la CDPENAF, la Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers. Cette doctrine devrait guider les décisions à l'avenir. Chaque mois, pour l'ensemble de la région, environ quatre projets sont présentés, représentant 200 hectares. La Normandie aimerait voir se développer à l'avenir entre cinq et six projets d'agrivoltaïsme par an.
Jean-Yves Heurtin
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