C'est dans un courrier accompagnant leur facture d'eau que des habitants du Havre Seine Métropole ont été informés. On y apprend que des résidus de pesticides ont été mis au jour, sur certains points de captage de l'eau potable. Pas de quoi empêcher la consommation, assure la communauté urbaine, qui précise que "les valeurs mesurées permettent d'utiliser et de consommer de l'eau du robinet sans aucun risque et aucune restriction".
Des produits utilisés autrefois sur les cultures
Sur les douze sites de production d'eau potable que compte la communauté urbaine du Havre, sept sont concernés par ces métabolites, c'est-à-dire des résidus de produits phytosanitaires. Il en existe deux types : le chloridazone, herbicide utilisé sur les betteraves, et le chlorothalonil, utilisé sur les cultures de céréales et de pommes de terre. Deux produits dont l'usage est interdit, depuis 2018 et 2020, mais dont des traces demeurent dans l'environnement. Ils n'étaient pas encore mesurés par les autorités sanitaires, mais l'Agence régionale de santé (ARS) de Normandie a récemment intégré le suivi de ces substances chimiques, en application d'une directive européenne.
L'eau peut être consommée par tous et sans risque, indiquent les autorités. - Célia Caradec
Sur le territoire du Havre Seine Métropole, pour ces deux substances, "il s'agit bien d'un dépassement de la norme environnementale, fixée à 0,1µg/l, et non d'un dépassement de la valeur sanitaire", souligne la communauté urbaine, sollicitée par Tendance Ouest. Cette valeur sanitaire est fixée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) à 3µg/l pour le chlorothalonil et à 11µg/l et 110µg/l pour les métabolites du chloridazone. Les valeurs maximales relevées au Havre sont de 0,22 µg/l pour le chlorothalonil et de 0,47µg/l et 0,99µg/l pour les molécules de chloridazone. "Il n'y a donc aucun risque ni aucune restriction à utiliser et consommer l'eau du robinet", confirme la collectivité.
15% de la population concernée
L'Autorité régionale de santé accorde une dérogation de six ans à la communauté urbaine du Havre pour installer des unités de traitement sur les points de captage qui n'en ont pas (Rolleville, La Payennière, Durécu, Saint-Laurent-La Chouette, Etretat, Saint-Vigor et l'Enfer) afin de filtrer ces résidus de pesticides issus de l'agriculture. Des études techniques sont en cours. Pour l'heure, il est trop tôt pour évaluer le coût de ces investissements. "Il n'y a pas de décision d'augmenter le prix de l'eau", indique à ce stade Le Havre Seine Métropole.
Environ 15% de la population de la communauté urbaine est alimentée par ces points de captage, soit 42 000 habitants (sur 280 000).
Il y a quelques mois, Caux Seine Agglo qui avait annoncé devoir investir 60 millions d'euros dans des usines de traitement de l'eau, pour traiter les mêmes molécules.
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