Après trois jours de débats, le procès aux assises du Calvados de l'assistante maternelle, soupçonnée de violence ayant entraîné la mort d'un bébé, sans intention de la donner, s'est achevé mardi 16 septembre.
Rappel des faits
Le 17 janvier 2012, une nounou du pays d'Auge appelle les secours. Elle a la garde d'un nourrisson de 4 mois. A son réveil de la sieste, elle l'a trouvé complètement amorphe, rouge et sans réaction. L'enfant présente d'importantes lésions irréversibles au cerveau. Il est déclaré en mort cérébrale le 18 janvier et décède dans la soirée. Le 19 janvier 2012, les médecins du CHU font un signalement. L'enfant aurait subi le syndrome du bébé secoué. La nourrice est mise en cause, mais l'affaire est classée sans suite en 2013.
"Un acte unique, mais violent et volontaire"
Pourtant, la maman veut connaître la vérité au sujet de la mort de son fils. Elle remue ciel et terre et l'assistante maternelle est mise en examen en 2022. Elle nie les faits. Elle n'a absolument pas secoué l'enfant. A l'ouverture du procès, elle maintient ses déclarations. Experts, médecins et témoins se succèdent. La matinée du 16 septembre a été consacrée aux différents plaidoyers des avocats.
D'abord, l'avocate des parents de la victime. Elle explique "que ses clients espéraient un aveu de la nourrice, mais elle se mure dans le silence. Ses contestations sont dérisoires". Dans son réquisitoire, l'avocate générale confirme qu'il s'agit "d'un acte unique, mais violent et volontaire. La peine doit être adaptée à la gravité des faits, ainsi qu'à la personnalité de l'accusée". Elle demande 5 ans de prison dont 1 an ferme.
Des peines plus lourdes que la réquisition
L'avocate de la défense dit que sa cliente est présumée innocente et que le doute doit lui bénéficier. Son 2e avocat parle des différentes expertises et remarque : "Lorsque les tableaux ne collent pas, on n'affirme pas, on émet une hypothèse." Il plaide la relaxe.
La cour et les jurés se retirent. Ils iront au-delà des réquisitions de l'avocate générale puisqu'après délibéré, Isabelle Lemesle-Cholet est condamnée à 5 ans de prison, dont 3 avec sursis probatoire pendant 3 ans et mandat de dépôt. Elle écope aussi d'une obligation de soins et de réparer les dommages causés, ainsi que d'une interdiction de travailler avec des jeunes enfants.
A la demande des avocats de la défense, l'audience civile est renvoyée sur intérêts civils au 17 novembre 2025 à 10h30.
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