Philippe Bélaval, chargé de mission auprès du président de la République, a affirmé à l'AFP que la tapisserie de Bayeux "n'est pas intransportable". L'hypothèse privilégiée pour son déplacement vers Londres en 2026 reste le transport routier, par camion.
Selon lui, une étude précise réalisée début 2025 détaille les conditions techniques pour manipuler et sécuriser cette broderie monumentale de 70 mètres de long, qui raconte la conquête de l'Angleterre en 1066 par Guillaume le Conquérant.
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Des avis d'experts encore tenus confidentiels
Si plusieurs rapports existent déjà sur la faisabilité du transport, certains restent inaccessibles au public. Une étude de mars 2022 menée par trois restauratrices est jugée "confidentielle" par la DRAC Normandie.
Le ministère de la Culture mène en parallèle des tests complémentaires sur la résistance de la tapisserie aux vibrations, afin de garantir un transport sans danger. Officiellement, aucune expertise ne conclut que l'œuvre serait "intransportable".
Une polémique qui enfle autour d'un "crime patrimonial"
Malgré ces assurances, l'opposition ne faiblit pas. Une pétition en ligne lancée le 13 juillet 2025 dépasse désormais les 52 000 signatures. Ses auteurs réclament à Emmanuel Macron de renoncer à ce prêt, qualifié de "véritable crime patrimonial".
Le prêt, prévu de septembre 2026 à juin 2027
Annoncé le 8 juillet dernier par Emmanuel Macron, l'accord prévoit le transfert temporaire de la tapisserie de Bayeux au British Museum, en échange du prêt de pièces archéologiques du trésor de Sutton Hoo, un site archéologique du Moyen-Age regroupant deux cimetières.
Entre opportunité diplomatique et craintes de dégradation, la tapisserie du XIe siècle continue de diviser. La décision finale sur son transport reste attendue.
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Envoyé ce jour 22 août 2025 à la DRAC Normandie
Bonjour,
Comme tout citoyen français, je considère qu’il est de mon droit de demander des comptes à l’administration. La DRAC n’étant pas une société occulte, je souhaiterais obtenir des réponses qui ne relèvent ni du secret-défense ni d’un hypothétique « secret d’État ».
À la suite de l’article paru le 22 août sur le site Le Monde, relayant une dépêche de l’AFP (https://www.lemonde.fr/culture/article/2025/08/22/pret-de-la-tapisserie-de-bayeux-au-british-museum-l-uvre-n-est-pas-intransportable-selon-le-charge-de-mission-de-l-elysee_6633506_3246.html), il est rapporté :
« Selon M. Bélaval, "On a tout un ensemble d’études et d’avis qui ne se placent pas sur la question de savoir si elle est transportable ou pas, mais qui cherchent à déterminer la façon de la manipuler”. Il existe, selon lui, “une étude extrêmement précise, signée par plusieurs personnes” datant du début de 2025, qui détaille “les préconisations à prendre en termes de manipulation et de transport”. »
Je souhaiterais donc savoir :
Qui sont les auteurs de cette étude et quelles en sont les principales conclusions ?
Pour quelle raison la DRAC Normandie, qui s’était jusqu’à récemment exprimée avec réserve, voire hostilité, au sujet du déplacement de la Tapisserie de Bayeux, garde-t-elle désormais le silence sur ce dossier ?
Pourquoi l’« étude de faisabilité » du transport de la Tapisserie, réalisée par trois restauratrices en mars 2022 et demeurée confidentielle à la demande de la DRAC Normandie, n’a-t-elle toujours pas été rendue publique à ce jour ?
Ces zones d’ombre donnent l’impression qu’une volonté politique supérieure cherche à imposer coûte que coûte l’envoi de la Tapisserie outre-Manche, en dépit des réserves et des obstacles techniques soulignés par des experts. Cela alimente l’inquiétude et le trouble chez celles et ceux qui se préoccupent de la préservation de cette œuvre millénaire.
Confiée par Napoléon Ier aux habitants de Bayeux mais demeurant propriété de la Nation, la Tapisserie ne saurait être l’objet d’une décision unilatérale. Elle n’appartient ni à un responsable, ni à une administration, mais à la France entière. Son avenir ne peut être instrumentalisé au service d’une stratégie politique ponctuelle.
En tant que service public, je fais confiance à la DRAC pour répondre de manière claire, respectueuse et transparente aux interrogations légitimes des citoyens. Il en va de la sauvegarde d’un patrimoine exceptionnel, qui constitue un héritage collectif précieux.
Je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations distinguées,
GP