C'est un pas de plus vers l'accompagnement des femmes victimes de violences. La Maison des femmes, installée au sein du Centre hospitalier d'Elbeuf, a signé, lundi 23 juin, une convention avec la police et le parquet pour faciliter les dépôts de plainte. Un policier pourra désormais prendre la plainte des victimes directement au sein des locaux de la Maison des femmes. "On propose déjà un accueil sur une prise en charge médicale, psychologique, sociale et juridique... L'idée est de pouvoir les accompagner aussi au dépôt de plainte dans un lieu sécurisé qu'elles connaissent déjà", développe Sophie Thureau, médecin légiste responsable de la Maison des femmes. Car si la démarche est très importante, il n'est pas toujours simple en pratique de pousser la porte d'un commissariat. "Rencontrer d'autres professionnels, expliquer ce qu'il s'est passé, c'est compliqué, c'est culpabilisant", insiste Sophie Thureau.
Une parole qui se libère
Cette convention est saluée par le directeur interdépartemental de la police nationale de Seine-Maritime, qui l'a signée. "La victime est déjà prise en charge et se trouve dans un environnement serein, moins intimidant qu'un commissariat. On vient s'intégrer dans une offre de services complète pour l'accompagnement de la victime et la prise en compte de son statut de victime", indique Nicolas Bouferguene. Il souligne par ailleurs que les policiers sont désormais de "mieux en mieux formés" à l'accueil de cette parole, avec des psychologues présents à Rouen et au Havre.
Preuves de cette libération de la parole et de l'amélioration des dispositifs d'accueil, 4956 plaintes pour violences au sein de la famille ont été enregistrées par la police en Seine-Maritime en 2024, contre 2561 en 2020, soit une augmentation de plus de 93%.
Un gain de temps
Suivant les cas, la convention peut aussi permettre de gagner du temps. "La victime peut être examinée par un médecin, entendue dans le même temps par un enquêteur, et n'a plus à faire des allers-retours entre l'hôpital et le commissariat", note le procureur de la République de Rouen, Sébastien Gallois. De quoi consolider le travail du parquet, quand l'auteur a été interpellé, pour statuer sur les poursuites à venir pendant les 24 ou 48h de la garde à vue.
Un numéro d'écoute, d'information et d'orientation existe pour les femmes victimes de violence : le 3919. Il est anonyme et gratuit. Le 17 est à privilégier en cas d'urgence.
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