Sous un soleil éclatant, j'arrive devant le Musée D-Day Omaha de Vierville-sur-Mer, surplombant la légendaire plage éponyme. "Cet ancien dépôt de munitions a été réquisitionné par les Américains le 6 juin 1944, pour devenir un hôpital de campagne", m'explique le responsable, Fabien Brissart. Ce musée, c'est son père qui l'a fondé, et il en a repris le flambeau à son décès. Le site regorge de milliers d'objets en tout genre : armes, uniformes, véhicules… et même une machine Enigma, appareil électromécanique utilisé par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale pour chiffrer et déchiffrer des messages secrets !
Plongée dans les clichés de Capa
Le musée sort cette année un film sur le Jour J en réalité virtuelle, combinant "des scans 3D de la plage, de véritables acteurs en costume et des images d'archives", m'explique le responsable. J'entre dans l'ancienne mairie où se déroule l'expérience, et me voici projetée dans un décor des années 1940 ! L'expérience dure 15 minutes : "L'idée est d'être complètement immergé dans l'effet du 6 juin 44, ici à Omaha Beach." Le mieux est de rester debout afin de voir à 360°, "mais accrochez-vous bien au comptoir car ça secoue", sourit Fabien Brissart. Je fixe le boîtier, enfile le casque, et c'est parti. Voix off, images d'archives, bande-son, je suis d'abord replongée dans les premières années de la Seconde Guerre mondiale. Cette mise en contexte immersive permet de saisir l'engrenage qui a abouti au débarquement des Alliés sur nos plages normandes. Tout s'éteint, la reconstitution commence : me voici face à un bunker allemand, sous un ciel maussade. Le vent se lève, les nuages s'écartent, et sous mes yeux se dévoile l'immense armada alliée : des centaines de destroyers, barges, avions… J'en ai le vertige ! Après un passage par les airs, me voici sur la plage, au milieu des balles et des GI's tombant autour de moi. C'est à la fois saisissant de réalité et je m'y crois vraiment, mais sans tomber dans un côté morbide ou violent, "il n'y a pas de sang partout non plus, que ça reste accessible pour tout le monde".
J'ai l'impression de voir les célèbres clichés de Robert Capa s'animer autour de moi, ou d'être plongée dans Le Jour le plus long. La voix off continue de tourner par-dessus les images, lisant des lettres de soldats racontant cet enfer, un élan de gratitude et d'émotion me saisit. Je quitte la plage pour retrouver les images d'archives sur la Libération. Le film s'achève sur la fameuse phrase de Churchill : "Jamais tant de gens n'ont dû autant à si peu".
Pratique. Infos sur dday-omaha.fr.
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