Architecte, traducteur, militaire, à Rouen, certains ont quitté leur travail et leurs carrières bien établies pour se lancer dans une nouvelle aventure : la cuisine. Guidés par leur passion, tous ont osé se reconvertir.
Huit élèves en reconversion à Fauchon
A Rouen, l'école Fauchon forme 800 étudiants, dont 150 en "commis de cuisine" comme Natalia Dolhalova, 46 ans, en reconversion professionnelle. Originaire d'Ukraine, elle a fui la guerre pour s'installer à Rouen. Ancienne traductrice et secrétaire de direction notamment, dès son arrivée dans la ville aux cent clochers, elle s'est investie au sein de l'association marommaise Les convois d'Irina, où elle cuisine lors de soirées caritatives. Un jour, elle discute avec l'une des bénévoles qui lui suggère de se former en cuisine. Cet échange porte ses fruits, Natalia Dolhalova découvre l'école Fauchon et se lance. "Ce que j'ai appris dans mes anciens métiers, je le retrouve en cuisine : la concentration, l'organisation et l'improvisation, explique-t-elle. C'est en cuisine qu'on se retrouve vraiment", ajoute Natalia Dolhalova. A terme, elle obtiendra un Titre à finalité professionnelle (TFP) commis de cuisine et d'ici quelques années, elle espère ouvrir son propre établissement.
A Fauchon, Mathis Dalmard, 21 ans, est aussi en pleine reconversion. Il a quitté l'armée de Terre pour la cuisine. A la recherche d'un nouvel emploi à Rouen, il explique à son conseiller France Travail vouloir se réorienter en cuisine qui lui parle de cette nouvelle école. Depuis trois mois, la formation qu'il suit lui permet d'alterner théorie, pratique et expérience professionnelle car il a signé un contrat dans un restaurant rouennais, Le Bistrot de la Pucelle. "J'y travaillerai jusqu'en septembre puis je retournerai à l'école jusqu'en mars", explique-t-il. Après cela, Mathis Dalmard sera pleinement en immersion au Bistrot de la Pucelle jusqu'en août 2026. Il espère ensuite de travailler à l'étranger pour "apprendre une nouvelle cuisine".
70 élèves en reconversion au Greta
Au Greta du Grand-Quevilly dans la section hôtellerie-restauration, 140 élèves sont en formation en cuisine. 70 sont demandeurs d'emploi ou en reconversion comme Caroline Simon, 25 ans, et Rachel Morel, 27 ans. Toutes les deux sont en CAP cuisine. Pendant près de deux ans, Caroline Simon était traductrice dans l'ingénierie structurelle mais n'appréciant plus ce domaine, elle se dirige vers la cuisine. "C'est un milieu qui m'a toujours plu et j'aime cuisiner", confie-t-elle. Alors pendant un an, elle découvre cet univers culinaire en travaillant comme plongeuse au restaurant La Barbue à Rouen. "J'ai aimé le rush alors j'ai commencé à cuisiner pour une quarantaine de convives." Comme elle voulait apprendre les bases de ce métier, là voilà apprentie aux côtés de Rachel Morel. Architecte, cette dernière se rend compte au cours de ses expériences, de la réalité du métier. "L'argent régissait tout et on oubliait l'humain", relate-t-elle. Ne souhaitant plus travailler dans ce domaine, elle intègre le Bouillon popote de Rouen en stage et découvre la cuisine. "J'ai passé deux super semaines" et de fil en aiguille, elle découvre le Greta puis trouve une alternance au Boma à Rouen, un restaurant semi-gastronomique.
Si leurs parcours sont tous singuliers, tous ont écouté cette petite voix qui les a menés à leur passion, la cuisine.
France Travail accompagne ceux qui se reconvertissent
Se lancer dans la reconversion professionnelle n'est pas simple, à Rouen comme ailleurs. Pour cela, les conseillers France Travail permettent d'aiguiller les demandeurs d'emploi qui souhaitent se réorienter selon leur projet professionnel.
Se reconvertir dans le secteur culinaire ne se fait pas en un jour. A Rouen, passer par France Travail permet d'être orienté vers des formations qui correspondent à ce nouveau projet. Les conseillers vérifient la viabilité de ce projet et si la personne est consciente des difficultés du métier, notamment des horaires décalés. Avant d'orienter les demandeurs d'emploi vers des formations qualifiantes, ils peuvent leur proposer des stages en immersion. "Cela permet de savoir ce que c'est que de travailler dans ce domaine, se rendre compte de l'environnement de travail", explique Catherine Leroux, directrice de l'agence France Travail Rouen Aubette. Au niveau des formations, certaines sont en alternance ou en contrat d'apprentissage. "Vous êtes salarié de l'employeur qui appuie le contrat." Dans ce contexte, nul besoin de payer la formation. D'autres en revanche peuvent être prises en charge par un Organisme paritaire collecteur agréé et France Travail ou grâce à son Compte professionnel de formation (CPF).
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