L'auteur présumé des agressions de chevaux en Seine-Maritime a été arrêté lundi 4 août. A l'issue de sa garde à vue, ce jeune homme d'une vingtaine d'années a été placé en détention provisoire. Ce jeudi 7 août, Soizic Guillaume, la procureure du Havre, tenait une conférence de presse pour faire le point sur l'enquête.
Cinq chevaux morts
Depuis début mai, l'affaire des chevaux mutilés angoisse la campagne cauchoise. La gendarmerie a recensé sept agressions avérées, toujours de nuit : à Angerville-l'Orcher (6-7 mai, 14-15 juin et 11-12 juillet), Notre-Dame-du-Bec (13-14 mai), Saint-Vaast-Dieppedalle (26-27 juin), Fauville-en-Caux (13-14 juillet) et Saint-Martin-du-Manoir (31 juillet-1er août). Ces agressions ont provoqué la mort de cinq chevaux (dont un par euthanasie) et des blessures graves sur 10 autres équidés.
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Pour les gendarmes, "la difficulté a été de faire la part des choses entre des blessures accidentelles et celles d'une agression de la main de l'homme, explique le Colonel Pierre Egret, commandant en second de la Région Normandie. Nous avons fait appel aux techniciens d'identification criminelle et surtout à des vétérinaires." Pour faciliter l'enquête répartie entre plusieurs compagnies de gendarmerie, un groupe de travail a été constitué. La Chambre d'agriculture a été contactée pour que les propriétaires de chevaux soient vigilants et les patrouilles de gendarmerie ont été multipliées.
L'enquête a permis de mettre au jour un procédé similaire à toutes les agressions. Les chevaux étaient victimes de lacérations (jusqu'à huit centimètres) et ils avaient les yeux crevés ou écrasés par des coups.
Une enquête qui s'accélère grâce à l'ADN
L'enquête s'est accélérée après les derniers faits connus, dans la nuit du 31 juillet au 1er août à Saint-Martin-du-Manoir. Du sang humain a été retrouvé sur place, l'auteur des faits s'étant blessé. L'ADN a été analysé en urgence et a parlé. Le mis en cause était déjà connu de la justice. Il a donc été identifié et interpellé lundi 4 août. Des perquisitions ont été effectuées à son domicile et dans ses voitures. Dans la voiture qu'il utilise au quotidien, ont été retrouvés un cutter avec des traces de sang séché, une massette avec des traces rouges, une clé à griffe, un enrouleur avec un ruban de clôture électrique et des vêtements portant des traces rougeâtres. Dans son domicile, les enquêteurs ont découvert un monoculaire de vision nocturne et des biscuits pour chevaux.
Un jeune homme d'une vingtaine d'années
Le prévenu est un jeune homme d'une vingtaine d'années. "Il est inséré socialement, précise Soizic Guillaume. Il réside à proximité du lieu de commission de plusieurs faits. Il est connu de la justice pour des faits de violence, notamment quand il était mineur, mais pas sur des faits similaires. Le mis en cause n'a pas de lien avec l'équitation. Le seul lien est sa petite amie qui possède des chevaux." Lors de son interpellation, le jeune homme avait une plaie à la main. Il a dit s'être blessé sur son lieu de travail mais "rien ne l'a confirmé".
Lors des 48 heures de garde à vue, son emploi du temps et sa téléphonie ont été exploités confirmant sa présence sur les sept faits reprochés. Lui a reconnu sa présence sur deux des faits, le 31 juillet à Saint-Martin-du-Manoir et le 26 juin à Saint-Vaast-Dieppedalle (où l'un des chevaux de sa petite amie a été retrouvé mort). Il reconnaît sa présence mais ne dit rien sur les agressions. Les autres faits sont contestés. Le prévenu n'a pas pu expliquer les raisons de son acte. Il aurait expliqué aux enquêteurs avoir obéi à des pulsions.
Jugé en septembre
L'auteur présumé des agressions a été présenté au parquet mercredi 6 août en fin de journée. Il a été placé en détention provisoire. Il est poursuivi pour sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique ayant entraîné la mort, sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique sans entraîner la mort ainsi que port et transport d'armes de catégorie D. Il encourt jusqu'à cinq ans de prison.
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Il sera jugé en procédure de comparution à délai différé le 26 septembre prochain. Cette procédure est semblable à la comparution immédiate mais aménagée pour permettre à des investigations en cours d'aboutir. La justice attend le résultat des traces prélevées sur les armes et une nouvelle expertise psychiatrique pour établir son discernement. Une première expertise a été réalisée lors de la garde à vue. Le psychiatre a évoqué une probable altération au moment des faits mais l'expert a indiqué qu'il était nécessaire d'avoir une analyse plus à distance des faits. Il a noté qu'au moment de l'entretien, le jeune homme ne présentait aucun trouble psychiatrique pouvant altérer ou abolir son discernement.
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