Le 20 mai 2025, le tribunal de Caen a examiné une affaire dans laquelle deux hommes sont accusés d'avoir indûment vendu des bijoux issus d'une succession prestigieuse.
L'origine de l'affaire remonte au 27 juillet 2023. Une femme résidant à Gonneville-en-Auge dépose plainte contre l'ex-compagnon de sa fille. Elle explique qu'elle a hérité de la belle-sœur de l'ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor, dont elle était l'auxiliaire de vie. La succession est composée de biens immobiliers et mobiliers, de tableaux et de bijoux. Malgré la séparation, elle est en bons termes avec son gendre qui lui propose de l'aider à gérer cet héritage conséquent. Elle accepte.
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La première vente : un transfert suspect de fonds
Elle lui signe une procuration chez un notaire lui permettant d'avoir accès aux coffres-forts d'une banque parisienne, mais en aucun cas il n'est autorisé à vendre des biens. Il outrepasse ses droits, puisqu'après expertise des bijoux, il prend contact avec un expert joaillier auquel il remet la procuration. L'expert lui fait confiance et ne la lit pas.
Une première vente est effectuée. Le joaillier demande un RIB et verse l'argent sur le compte de la société du gendre, l'héritière n'ayant, selon les dires de ce dernier, pas encore ouvert de compte personnel. Une deuxième vente est programmée aux enchères. Cette fois-ci, une demande d'accord est envoyée à la propriétaire des bijoux. C'est ainsi qu'elle découvre le pot aux roses et porte plainte.
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Un expert qui a 40 ans d'expérience
A la barre, le beau-fils conteste les faits. Son seul but était d'aider sa belle-mère, de la protéger. Il soupçonnait ses filles de vouloir la spolier… Quant à l'expert joaillier de 65 ans, il explique que dans son métier, on travaille en confiance. "Il m'a dit que la propriétaire des bijoux l'avait chargé de les vendre."
L'avocate de la victime confirme qu'il y a eu abus de confiance de la part du gendre. "Il se prétendait 'l'homme de la situation'. Aujourd'hui, il répond à côté aux questions. Ses explications sont incompréhensibles. L'expert, lui, a 40 ans d'expérience, pourquoi n'a-t-il pas lu la procuration et pourquoi avoir versé le montant de la vente sur un compte n'appartenant pas à ma cliente ?"
Pour la procureure, ce dossier concerne un abus de confiance flagrant. Il y a aussi recel et blanchissement aggravés. Elle requiert de fortes amendes. L'avocat du gendre explique que son client n'a pas compris les subtilités de la procuration concernant cet héritage en 2e rang de la succession. Il a juste voulu aider sa belle-mère. Il plaide la relaxe. L'avocate du joaillier explique que l'homme a fait son métier. Il ne savait rien des manigances de l'autre prévenu.
Le délibéré sera rendu le 3 juillet 2025.
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