Tout commence en 2023. Des enfants d'une école de Bénouville se plaignent des agissements de leur enseignante, âgée de 58 ans : gifles, cheveux tirés, enfermement dans le noir, lavage de la bouche au savon. Des parents avertissent l'académie de Caen. Une enquête administrative est diligentée. Dans un premier temps, la maîtresse est suspendue pendant quatre mois puis réintégrée pour absence de preuves.
Une phrase qui relance la procédure
Suite à l'enquête, les faits d'enfermement dans le noir et de lavage au savon sont jugés peu crédibles ; certaines scènes évoquées par les élèves apparaissent improbables. L'affaire est classée sans suite. Mais une phrase de la professeure va tout changer. À la maman d'un élève, elle dit "Il faut apprendre à lâcher son enfant".
Cette réflexion déplaît à la mère de famille : la procédure est relancée. Des enfants sont de nouveau entendus. Ils évoquent sévices et diverses maltraitances, des coups portés avec un cahier sur la tête…
Au tribunal : accusation ou cabale ?
L'affaire est jugée au tribunal de Caen le 4 décembre. À la barre, l'institutrice, précédemment en poste à Hérouville-Saint-Clair, nie toute maltraitance. Elle explique avoir eu 28 élèves dans sa classe, dont huit particulièrement difficiles, précise qu'elle enseigne depuis plus de trente ans et affirme que, vu son expérience, les "enfants difficiles" lui étaient souvent confiés.
Elle reconnaît aimer l'ordre : si un enfant courait dans la classe, elle lui demandait d'aller courir dans la cour sous la surveillance de l'ATSEM. Elle dit avoir sermonné un petit particulièrement turbulent qui avait inondé les toilettes, mais nie toute violence. Elle affirme par ailleurs qu'une cabale a été menée contre elle, à l'initiative de certaines personnes de l'association des parents d'élèves.
Plaidoyers et réquisitions
Les avocats représentants les enfants estiment que le comportement de l'institutrice était inadapté et demandent des sommes conséquentes au titre du préjudice moral. "On n'est pas là pour casser du prof", précise la procureure, qui réclame six mois de prison avec sursis probatoire.
L'avocate de la défense observe que "ce long dossier fait entrer l'école dans le tribunal". Elle lit plusieurs témoignages de collègues décrivant la prévenue comme une enseignante compétente, appréciée et à l'écoute, tout en pouvant se montrer rigoureuse. Elle rappelle qu'il y avait plusieurs cas difficiles dans sa classe et plaide la relaxe.
Délibéré
L'affaire est mise en délibéré ; la sentence sera rendue le 8 janvier 2026 à 8h30.
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