EDF a informé le régulateur français de l'énergie qu'il retenait l'hypothèse d'une puissance de son réacteur EPR de Flamanville plus basse que celle communiquée officiellement, en raison d'un "rendement détérioré" non expliqué à ce jour, selon les éléments d'un rapport dévoilés mercredi 8 octobre.
Cette information figure dans un rapport publié le 30 septembre par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), gendarme du secteur, qui relève qu'EDF lui "a déclaré" une puissance électrique finale de l'EPR "inférieure de 35MW à la puissance déclarée dans le cadre des données publiques". Pour la période 2026-2031, l'électricien a retenu une hypothèse de puissance maximale pour Flamanville 3 de 1 585MW, au lieu des 1 620MW annoncés au départ.
Des conséquences possibles sur les factures d'électricité
La CRE a pourtant retenu une "puissance théorique" de 1 620MW dans son rapport qui s'appuie sur les prévisions de production du parc des 57 réacteurs d'EDF (y compris l'EPR de Flamanville) pour calculer le coût de production du nucléaire, un élément clé pour les futures factures d'électricité.
Le réacteur normand a été connecté au réseau électrique français le 21 décembre 2024, avec 12 ans de retard en raison de nombreux déboires et aléas techniques. En août, EDF avait annoncé que son réacteur produirait de l'électricité à 100% de sa puissance à la fin de cet automne, alors qu'il espérait jusqu'alors franchir cette étape avant la fin de cet été. La baisse de 35MW représente un peu plus de 2% de la puissance maximale de 1 620MW annoncée officiellement pour l'EPR.
Contacté par l'AFP, EDF répond que "la puissance précise de l'EPR de Flamanville sera connue à l'issue de la phase d'essais", qui se poursuit jusqu'à l'atteinte de la pleine puissance. EDF ajoute que "l'écart" entre la puissance publiée officiellement "et celle retenue par EDF dans ses simulations n'est pas de nature à avoir un impact significatif et n'a aucun rapport avec les interventions menées sur la turbine", la pièce maîtresse qui permet de transformer l'énergie thermique de la vapeur en une énergie mécanique afin d'entraîner l'alternateur pour produire l'électricité.
Déjà des problèmes au lancement
Des problèmes d'échauffement anormal avaient été constatés début 2025 sur ce turboalternateur et le groupe a réalisé des "réglages", dont les résultats seront "mesurables tout au long de la montée en puissance", précise EDF.
A l'arrêt depuis fin juin pour des interventions sur des soupapes, l'EPR doit redémarrer le 17 octobre.
(avec AFP)
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