Le 7 novembre 2024, la police intervient dans une boîte de nuit caennaise, appelée par le gérant. Il rapporte qu'un client de 36 ans s'en est pris à l'agent de sécurité. Ce dernier est entendu. Il explique qu'un homme avait importuné une jeune fille. Celle-ci était en pleurs. Il a voulu le mettre à la porte, mais l'autre ne le voulait pas et l'a menacé de revenir avec une arme. Un peu plus tard, il se présente avec un flash-ball (arme non létale utilisée par les forces de l'ordre pour disperser ou maîtriser sans tuer. Elle tire des balles en caoutchouc de gros calibre) qu'il pointe vers le vigile et commence à l'injurier.
Une arme interdite réservée aux policiers
Celui-ci se réfugie dans le sas de l'établissement et prévient ses collègues. Le prévenu est entendu par les forces de l'ordre. Il nie avoir importuné une cliente, mais dit avoir reçu un coup sur la tête par le vigile, ce qui n'est pas confirmé. Il reconnaît être revenu avec un flash-ball, mais c'était pour se défendre. Il est à noter qu'il a été reconnu positif aux stupéfiants.
Au tribunal de Caen le 4 septembre, s'il n'admet pas avoir agressé la jeune fille, il confirme le retour avec le flash-ball. La présidente lui rappelle que cette arme est interdite, seuls les policiers ont le droit d'en avoir. Elle lui demande où il l'a eue et quelle était son intention. Il répond qu'il l'a achetée par l'intermédiaire d'un ami pour se défendre, car il est chef d'entreprise d'une boutique d'esthétique. Il regrette ce qu'il a fait et reconnaît que "ce n'était pas bien".
Pour le procureur, ce n'était en rien de la légitime défense. Il rappelle que cette arme est de catégorie B et sert au maintien de l'ordre. L'avocat de la défense dit que son client a reconnu le port du flash-ball et l'usage de stupéfiants, et qu'il a reçu un coup par le vigile. Il regrette que cela n'apparaisse pas sur les vidéos. Il veut que justice soit rendue de façon impartiale. Après délibéré, le prévenu est relaxé pour l'acquisition d'une arme et coupable pour le reste.
Il écope de 240 jours-amendes de 15€, soit 3 600€, confiscation des scellés et interdiction de détenir une arme pendant 5 ans.
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