La start-up rouennaise Veragrow vient de boucler une levée de fonds de 4,5 millions d'euros pour le développement de son activité. Fondée en 2019, la société fabrique des biostimulants liquides à base de lombricompost ou compost issu de la déjection des vers de terre. Matière reconnue pour sa richesse en composés bioactifs, cet "or noir" sert ensuite d'engrais naturel aux cultures. Veragrow, visant plutôt le marché des grandes cultures, a industrialisé tout le processus et possède aujourd'hui plus de 20 millions de vers de terre dans son usine de Val-de-Reuil. "Au début on produisait quelques litres, aujourd'hui on a un volume journalier capable de répondre aux besoins des agriculteurs", explique Alexandre Bocage, cofondateur de la société. "Le lombricompost est une matière assez chère et productible en faible quantité donc nous l'avons en quelque sorte raffiné pour en faire un produit très chargé." Là où il faut habituellement plusieurs tonnes de lombricompost par hectare, la solution de Veragrow permet de n'utiliser que quelques litres par hectare.
Vers le marché international
Après 6 ans de développement, la société compte bien s'implanter à l'international. "On va maintenant déployer une solution qui est prête, c'est un virage important pour ouvrir des marchés, poursuit Alexandre Bocage, on peut dire aujourd'hui que Veragrow n'est pas qu'un fichier Excel avec un business plan." Composée de 17 salariés, la start-up rouennaise compte bien embaucher pour dépasser les 40 employés à horizon 2031. Dans un premier temps Veragrow va densifier son équipe commerciale. Veragrow dépend de l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire qui accrédite les produits agricoles. L'entreprise a donc dû homologuer ses biostimulants avant de les mettre sur le marché. "On a réussi à obtenir 7 homologations à l'étranger en plus de la France."
Bio et rentable ?
La société a testé ses produits durant cinq ans sur une quarantaine de surfaces agricoles différentes.
Veragrow a testé sa solution sur de nombreuses parcelles agricoles durant ses premières années de développement. Plus de 930 essais ont été ainsi réalisés dans toute la France sur environ 45 cultures (blé, pomme de terre, maïs, betterave, colza, lin, etc.) durant cinq campagnes agricoles. Les biostimulants Veragrow s'adaptent à la fois au traitement de semences, du sol ou au traitement des feuilles. "On a fait ces essais sur des contextes pédoclimatiques différents, sur des sols et des variétés différents", remarque Alexandre Bocage qui revendique 80% de retours "économiquement positifs" chez les agriculteurs qui voient leur rendement augmenter. "Il y a encore une part d'incertitude liée au climat, à l'état des sols, des ravageurs ou de la faune sauvage", prévient Alexandre Bocage. "Oui c'est biologique, oui c'est durable mais cela répond aussi à un besoin de rendement donc de prix bas pour le consommateur et cela permet de garder notre agriculture toujours compétitive." Veragrow a bien l'intention de devenir d'ici 2030 "un acteur industriel de référence dans les biostimulants".
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