"Il faut fixer des limites", lance un professeur. "Quelle est la prochaine étape, lance un autre. Une arme à feu ?" Mardi 24 juin, une majorité d'enseignants et d'assistants d'éducation du collège Fontenelle de Rouen se sont mis en grève. En cause, la décision du conseil de discipline de la veille de ne pas exclure une élève qui a introduit des couteaux dans l'établissement. La jeune fille de 4e écope d'une exclusion définitive avec sursis et a donc retrouvé son collège, ce mardi. Début juin, l'élève a été surprise avec un couteau dans son sac par une surveillante. Un deuxième couteau, qui aurait circulé dans les mains de plusieurs élèves, aurait aussi été retrouvé dans son casier. Les professeurs et assistants d'éducation grévistes ont fait parvenir une lettre aux parents d'élèves pour justifier leur grève.
"Il y a un sentiment d'impunité pour les élèves et un sentiment d'insécurité pour toute la communauté éducative", indique Carole Boussetiere, la professeure de français de l'élève en question. Bientôt retraitée, elle constate une augmentation globale de la violence dans l'établissement. Les professeurs parlent d'ailleurs aussi d'une agression récente par une autre élève, qui n'a pas non plus été exclue. "Une élève faisait du bruit dans le couloir et est partie en violence tout de suite, elle était hors d'elle. Elle a agressé mon collègue et m'a tordu le doigt. Ça donnerait quoi avec un couteau ?" s'insurge Valéry Zouari, professeure d'histoire. "On veut être bienveillants mais il faut mettre un cadre !"
Une décision démocratique
Contacté, le rectorat insiste sur l'aspect démocratique de la sanction qui a été prise en conseil de discipline, justifiée aussi par le fait que l'élève en question n'avait pas d'antécédents disciplinaires. Par ailleurs, alors que les faits sont intervenus début juin, la jeune fille a bien été exclue à titre conservatoire jusqu'à la tenue du conseil de discipline. Une mesure conforme aux consignes de la ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne, depuis le drame de Nogent, pendant lequel une surveillante de collège a été tuée à l'arme blanche par un élève. "La famille a été très proactive dans cet intervalle. L'élève a suivi un stage de prévention de cinq jours et a rencontré la police nationale pour un rappel à la loi", précise encore l'institution. Le rectorat qui rappelle également que, si les faits sont graves, les couteaux n'ont pas été exhibés dans l'établissement et n'ont servi à aucune menace.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.