Le 9 décembre 2023, un bébé de 4 semaines est amené par ses parents à l'hôpital de Bayeux. Le médecin qui l'examine remarque des fractures aux jambes dues sans doute à des étirements. Il fait un signalement auprès des services sociaux le 12 décembre 2023 et précise que l'enfant était déjà venu le 6 décembre pour un problème à l'œil.
Il le faisait tomber de la table à langer
La mère de 24 ans, sous tutelle, est entendue. Elle explique qu'elle ne s'est aperçue de sa grossesse qu'au 3e mois. Au début, son compagnon était mécontent puis il s'est habitué à l'idée. Lui dit que c'était un accident, mais qu'après sa première réticence, il était content. Un bon d'achat de 500€ leur a été remis pour les premiers achats de puériculture, mais à l'arrivée de l'enfant, rien n'était prêt.
Jugé au tribunal de Caen le 19 juin, l'homme de 25 ans reconnaît qu'il n'a pas su gérer cette naissance. Il ne supportait pas les cris et pleurs du bébé. Cela lui déclenchait des crises d'angoisse. Il reconnaît lui avoir écarté les cuisses jusqu'à entendre un craquement. Il l'a fait tomber sciemment de la table à langer, le couchait en le lâchant de sa hauteur dans le lit parapluie. La mère reconnaît lui avoir appuyé fortement sur l'œil, car elle voulait vérifier qu'il n'était pas aveugle. Elle aussi lui a étiré les cuisses.
Prison avec sursis
Les deux parents se défendent en disant que le personnel soignant ne leur avait pas expliqué ce qu'il fallait faire avec un nouveau-né. Le bébé est confié à une famille d'accueil le 22 décembre 2023. Une avocate a été mandatée dans l'intérêt du nourrisson. Elle explique qu'ils sont incapables de s'occuper d'un enfant. Elle demande une expertise pour juger les séquelles subies par le bébé et le retrait de l'autorité parentale. La procureure montre son incompréhension devant de telles violences. Elle réclame de la prison ferme.
L'avocate de la défense comprend la sidération du couple lorsqu'il a admis la grossesse. Elle souhaite qu'il conserve l'autorité parentale. Après délibéré, le père de famille est condamné à 4 ans de prison assortis d'un sursis probatoire de 2 ans, la mère à 3 ans avec le même sursis. Obligation de soins psychologiques et psychiatriques, retrait de l'autorité parentale. Ils devront régler une provision de 10 000€ à l'enfant. Les sommes de dédommagement sont renvoyées sur intérêts civils au 12 mars 2026 après expertise médicale de l'enfant.
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