Calvados. Un maire tue son adjoint avec un tractopelle : "J'ai péché par excès de confiance"

A la suite d'une tempête ayant causé d'importants dégâts dans la commune de Janville (Calvados), le maire et un élu avaient entrepris, le 21 octobre 2021, des réparations à l'aide d'un tractopelle, sur un terrain particulièrement boueux et glissant. Habitué à manipuler cet engin, c'est le maire qui en a pris les commandes, tandis que son collègue agissait en tant que "suiveur", chargé de le guider.

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Lors d'une manœuvre, pensant que son ami était à bonne distance, le maire a effectué une rotation. La pelle a alors percuté la tête du suiveur, qui s'était approché à l'insu du conducteur. La victime a perdu connaissance. Malgré un massage cardiaque immédiat pratiqué par le maire et une hospitalisation rapide, l'homme est décédé huit jours plus tard, le 29 octobre 2021.

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Un procès pour imprudence au tribunal de Caen

La famille de la victime s'est constituée partie civile, dénonçant un manque de vigilance de la part de l'élu. Jugé le 12 juin devant le tribunal de Caen, le maire a reconnu les faits, tout en affirmant : "Je n'ai pas été imprudent, j'ai péché par excès de confiance." Très affecté, il avait proposé de démissionner, mais est resté en fonction à la demande de son conseil municipal.

De la prison avec sursis ?

Lors de l'audience, la procureure a souligné l'émotion entourant ce dossier. Si l'infraction n'était pas intentionnelle, elle estime qu'une faute d'imprudence est bien caractérisée. Elle a requis 12 mois de prison avec sursis.

L'avocat de la partie civile a rappelé que la victime faisait partie d'une famille très unie, qui attend des explications. Il a pointé un défaut de vérification de la part du prévenu avant la manœuvre dangereuse, et a demandé le paiement des frais d'avocat et le renvoi sur intérêts civils pour les indemnisations.

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L'avocate du maire a reconnu la douleur liée à cette affaire, tout en s'interrogeant : "La faute civile devient-elle une faute pénale ?" Elle a plaidé l'excès de confiance et estimé qu'une amende serait une réponse plus adaptée que de la prison.

Le tribunal de Caen rendra son délibéré le 26 juin 2025.