"Allez-vous injecter 20 millions d'euros pour sauver la papeterie Chapelle Darblay ?", insiste Gilles Bouleau, en direct sur TF1 mardi 13 mai, relayant une question de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. "Je n'ai pas la réponse", indique sans sourciller le président Emmanuel Macron.
Une réponse qui a fait beaucoup réagir ceux qui sont investis dans le sauvetage du site papetier de Grand-Couronne. Car il ne semble plus manquer dans ce dossier que le soutien de l'Etat. Pour rappel, le site a été repris en décembre 2023 par Véolia avec le Canadien Fibre Excellence. Ce dernier prévoit de reconvertir l'usine de production de papier journal pour produire du papier pour ondulé, du carton qui sert aux emballages. Le projet aux 245 millions d'euros pour 185 emplois n'attend plus qu'un soutien de l'Etat via la Banque publique d'investissement (BPI) par un prêt de 27 millions d'euros, qui tarde à se concrétiser. Fibre Excellence avait fixé un ultimatum au 20 décembre 2024 avant de se retirer. Le ministère de l'Industrie a obtenu un délai de cinq mois supplémentaires. Le dénouement pourrait donc être imminent.
"Un appui présidentiel ne ferait pas de mal"
La réponse du Président à la télévision surprend donc devant un projet industriel de cette ampleur. "Si j'avais été en face de lui, je me serais énervé", confie Cyril Briffault, secrétaire général CGT Chapelle Darblay, en lutte depuis les premiers instants pour sauver le site. Il tempère sur une note plus optimiste : "Le site est toujours maintenu, tout est prêt. Peut-être qu'Emmanuel Macron va aller chercher la réponse, maintenant… Un appui présidentiel ne ferait pas de mal !"
Un projet qui "coche toutes les cases"
Même son de cloche du côté de la Métropole Rouen Normandie (MRN), qui appuie le redémarrage du site depuis toujours et l'avait même préempté pour revendre à Véolia et Fibre Excellence. "L'opération coche toutes les cases : un sujet écologique parce qu'on recycle, un sujet de réindustrialisation car c'est un marché porteur et en plus ce sont des fonds étrangers investis chez nous. Qu'est-ce qui bloque ? On n'a pas la réponse", indique Abdelkrim Marchani, vice-président de la MRN en charge notamment de l'économie et de l'attractivité.
Le dialogue n'est en tout cas pas rompu entre l'Etat et les industriels. Le dénouement pourrait intervenir d'ici la fin du mois de mai, si aucun nouveau délai n'intervient. Le risque ? Que l'industriel se lasse et finisse par oublier Chapelle Darblay, son projet écologique et ses 185 emplois…
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