"Un petit coup de klaxon en soutien ?" A l'entrée du Havre, les artisans taxis interpellent les automobilistes, lundi 19 mai. A partir de 7h30, un point de barrage filtrant a été installé à hauteur du Stade Océane, un autre sur les hauteurs, à Octeville. Une action menée dans le cadre d'une journée de grève nationale contre la nouvelle tarification envisagée par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) pour les transports médicaux réalisés par les taxis.
Les taxis de toute la France se mobilisent ce lundi 19 mai, comme au Havre ou à Rouen.
"Un forfait vraiment trop bas !"
L'Assurance maladie prévoit notamment la mise en place d'un forfait de prise en charge à 13,50€ en ville et 12,50€ en zone rurale, associé à un défraiement de 1,18€ par kilomètre. "C'est en dessous de la tarification réglementaire des taxis, beaucoup ne pourront pas s'en sortir, c'est un forfait vraiment trop bas !" déplore Fabrice Palfray, membre du Syndicat des artisans taxis du Havre. Les transports sanitaires représentent 70% du chiffre d'affaires de cet artisan. S'il assure aussi des courses traditionnelles, il voit cette activité être concurrencée par les plateformes de chauffeurs VTC, et leurs "maraudes électroniques".
A Rouen, des opérations escargot
"On peut faire des efforts, mais pas aux conditions qui nous sont proposées", estime de son côté Guillaume Friboulet, qui emploie onze salariés et gère huit véhicules sur Le Havre, Saint-Jouin-Bruneval, Goderville, Yvetot, Gonneville-La-Mallet et Bréauté. Le transport sanitaire représente 95% de son activité. "Je suis très inquiet. Avec la nouvelle convention, on risque une perte de 20 à 30% du chiffre mensuel. Les véhicules, les assurances, les salaires réévalués en début d'année… Tout augmente, si le chiffre baisse, on ne pourra pas suivre."
Les grévistes interpellent les automobilistes à chaque passage.
Les artisans taxis sont également mobilisés sur la métropole de Rouen, avec plusieurs opérations escargot aux entrées de la ville, menées de Tourville-La-Rivière sur l'A13 à la Sud III et d'Isneauville sur la N28 vers le tunnel de la Grand Mare, ralentissant considérablement la circulation. Dans l'après-midi, les taxis rouennais prévoient de se retrouver en centre-ville, dans le secteur de la préfecture. Au Havre, ils convergent vers la CPAM en fin de matinée.
Outre le forfait unique, l'Assurance maladie souhaite renforcer les trajets partagés entre les malades et ne plus rembourser les retours à vide des taxis. Le coût des transports sanitaires réalisés par les taxis conventionnés a presque doublé en cinq ans, dépassant les 3 milliards d'euros en 2024.
Taxis en colère : reportage au Havre
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