L'avenir de salariés du groupe Renault menacé ? Mercredi 14 mai, les représentants syndicaux de l'usine Ampère de Cléon, filiale du groupe Renault, se sont mobilisés pour exprimer cette crainte. Vers midi, près de 300 personnes étaient sur place. "On a fait un rassemblement parce qu'il y a une réelle inquiétude sur l'avenir de l'emploi pour l'ensemble des salariés", indique Pascal Le Manach, délégué syndical CGT à l'usine.
• A lire aussi. Emploi. Renault embauche en CDI à Cléon
La fabrication de certains moteurs délocalisés ?
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, faisait partie des personnes présentes. "On a une direction qui s'est engagée il y a quelques mois en disant que tous les moteurs électriques de Renault seraient produits et fabriqués ici à Cléon", assure-t-elle. "Et aujourd'hui, on découvre par des documents tombés du camion que la direction est en train de s'organiser pour délocaliser la fabrication d'un certain nombre de moteurs électriques." Selon la secrétaire générale de la CGT, les moteurs "des véhicules les plus vendus seraient délocalisés en Chine".
Mercredi 14 mai, le député de La France insoumise Manuel Bompard s'est lui aussi rendu sur le site de Cléon aux côtés des syndicats CGT et CFDT.
"Les productions ne sont pas à la hauteur des annonces"
Selon Pascal Le Manach, "les productions de moteurs électriques ne sont pas à la hauteur des annonces prévues par la direction". Par ailleurs, il semblerait que les moteurs thermiques, qui sont montés sur des véhicules haut de gamme, "ne se vendent pas énormément. Tout cela crée une situation où il y a cette inquiétude sur l'avenir de l'emploi".
Un sentiment d'inquiétude partagé par Sylvain Creton, délégué syndical à la CFDT d'Ampère Cléon. "On a une inquiétude sur les emplois, l'électrisation qui ne fonctionne pas comme on nous l'avait dit, le thermique qui commence à décroître, les moteurs chinois qui commencent à nous faire de l'ombre", ajoute-t-il. Et au sein de l'entreprise, "on entend parler de quelques projets mais ça ne fera pas de grands emplois".
Près de 300 personnes se sont mobilisées mercredi 14 mai devant l'usine Ampère de Cléon, filiale de Renault près de Rouen, dont la CGT et la CFDT.
Et du côté de la direction ?
Contacté mercredi 14 mai, le service communication d'Ampère Cléon a indiqué que "l'usine a des projets et prévoit de nouvelles affectations (de salariés)". Sur les préoccupations des salariés concernant l'avenir de l'électrique et son accessibilité, l'entreprise assure vouloir "démocratiser la voiture électrique et compléter les gammes avec des motorisations moins puissantes". Quant aux inquiétudes des représentants syndicaux au sujet d'une éventuelle délocalisation, l'entreprise dit explorer toutes les pistes mais précise que l'usine ne fermera pas. La communication d'Ampère Cléon rappelle par ailleurs que "la Renault Zoé a bien été remplacée par la R5" et que la production du moteur de ce modèle "s'effectue bien à Cléon" et non en Roumanie comme a pu l'expliquer Sophie Binet, mardi 13 mai, à l'occasion d'un débat télévisé avec Emmanuel Macron, le reste étant assemblé à Douai dans le nord de la France.
Le futur électrique de Renault
"Deux futurs moteurs viendront enrichir cette gamme (électrique) : en 2025, le moteur électrique de la future Alpine A390, suivi en 2027 par le moteur E7A de troisième génération, offrant puissance, compacité, respect de l'environnement et haut rendement énergétique", peut-on lire dans un communiqué paru le 6 mai par Ampère Cléon. De plus, à horizon 2027, une cinquantaine de postes devraient être créés.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.